La procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a réitéré jeudi son appel à la Libye pour qu'elle transfère vers La Haye Seïf el-Islam Kadhafi, le fils du défunt dictateur, afin qu'il y soit jugé pour crimes contre l'humanité. Seïf el-Islam et l'ex-chef des renseignements Abdallah el-Senoussi font l'objet de mandats d'arrêt internationaux de la CPI qui les soupçonne de crimes contre l'humanité lors de la révolte de 2011 qui avait vu la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Seïf el-Islam est détenu par des ex-rebelles à Zenten, dans l'ouest de la Libye, depuis son arrestation en novembre 2011 et les autorités de transition ont en vain tenté de négocier son transfert à Tripoli. Tandis que la CPI tient toujours à le juger, Tripoli a déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la Cour. Elle a en revanche décidé d'autoriser la Libye à juger l'ancien chef des renseignements, M. Senoussi. Jeudi, Mme Bensouda a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU a faire pression sur Tripoli. Elle a aussi demandé de l'assistance pour avoir accès à des "communications téléphoniques" et des transferts de fonds impliquant la famille Kadhafi et ses alliés. La Libye a assuré qu'elle transmettrait à la CPI de nouveaux éléments concernant Seif el-Islam, mais Mme Bensouda a estimé qu'il était "fondamental" que le Conseil de sécurité fasse pression sur la Libye et que tous les Etats respectent les mandats délivrés par la Cour. "Les considérations politiques n'ont pas le droit de cité lorsque la loi est appliquée de façon impartiale et indépendante. J'exhorte vivement le gouvernement libyen à remettre Seïf el-Islam Kadhafi à la Cour sans plus attendre", a poursuivi Mme Bensouda. De son côté, l'ambassadeur de la Libye à l'ONU Ibrahim Dabbashi a assuré que son peuple "veut que justice soit faite" et que le gouvernement libyen ne saurait accepter que Seïf el-Islam soit jugé hors de son pays. En août, la CPI avait autorisé la Libye à juger sur son sol Abdallah el-Senoussi, le beau-frère de Kadhafi, et la procureure générale de la CPI a indiqué qu'elle ne contesterait pas cette décision. "La Libye doit désormais prouver au monde entier que Senoussi aura droit à un procès équitable, impartial et rapide au cours duquel ses droits seront respectés", a expliqué Fatou Bensouda. R. I./Agences Nom Adresse email