La reprise des négociations avec Téhéran remobilise les grandes puissances, à l'exception de la France prise dans le piège israélien. Chassé-croisé diplomatique mondial sans précédent, d'autant que l'Iran du réformateur Rohani fait montre d'une grande disponibilité à ne pas manquer toute opportunité de régler cette crise. Tandis qu'Obama, Cameron et Merkel s'activent à trouver un accord avec le nouveau président iranien Rohani, François Hollande, enthousiasmé par la fermeté des dirigeants israéliens, menace de son veto tout arrangement qui ne sera pas agréé par ces derniers à qui il vient de rendre une visite mémorable. Le président français a juré durant ses trois jours de visite en Israël de "ne pas fléchir face à l'Iran". La France et Israël continuent d'avancer la thèse que la République islamique d'Iran ne cherche qu'à se doter de la bombe atomique sous le couvert de nucléaire civil, ce que ce pays dément. Le dos au mur, lâché par Washington, le premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahu, sachant que le soutien de la France est insuffisant d'autant plus que son président socialiste est en grande difficulté chez lui où il est devenu le président le plus impopulaire de ces dernières décennies, s'était envolé hier en urgence pour Moscou pour y rencontrer le président Vladimir Poutine, qui a eu une conversation téléphonique avec le président iranien Hassan Rohani et qui avait évoqué "une chance réelle" de régler la question du nucléaire en Iran. Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a dit, 24 heures auparavant, qu'il fondait des espoirs sur un accord intérimaire cette semaine tout en enjoignant les républicains du Congrès américain à la souplesse. Lors d'une rencontre de deux heures à la Maison-Blanche, le président américain avait demandé à d'importants sénateurs américains de "donner une chance aux pourparlers et de ne pas voter un renforcement des sanctions existantes, comme certains l'envisagent". Au Congrès à Washington, certains démocrates et républicains entendent voter un nouveau volet de sanctions économiques contre Téhéran, persuadés que ce sont les précédentes sanctions qui ont poussé les dirigeants iraniens à la table des négociations et que le resserrement de l'étau pourrait les conduire à la capitulation. Dans ce climat d'effervescence, le Premier ministre britannique, David Cameron, appelait mardi le président Rohani, dans "une démarche inédite depuis plus d'une décennie", avait annoncé Downing Street. D. B. Nom Adresse email