Hassan Rohani est en train de remettre l'Iran dans l'orbite internationale Le président Barack Obama a annoncé hier avoir communiqué par lettres avec le président iranien, confirmant pour la première fois avoir contacté M. Rohani dans un entretien à la chaîne de télévision US, ABC. Le chef de la diplomatie britannique William Hague et son homologue iranien Mohammed Javad Zarif s'entretiendront fin septembre à New York, alors que les relations diplomatiques directes entre les deux pays sont rompues depuis fin 2011, a annoncé hier le Foreign Office. «Ils se rencontreront» en septembre à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, a déclaré une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, sans fournir davantage de détails. Le Royaume-Uni a fermé son ambassade à Téhéran à la suite de l'attaque en novembre 2011 de ses résidences diplomatiques par plusieurs centaines de miliciens islamistes, après l'annonce de nouvelles sanctions de Londres contre Téhéran en raison de son programme nucléaire. L'ambassade d'Iran à Londres a également été fermée. Toutefois, les deux pays n'ont pas officiellement rompu leurs relations. Oman représente les intérêts iraniens en Grande-Bretagne et la Suède est chargée des intérêts britanniques en Iran. La réunion qui doit avoir lieu fin septembre a été proposée par le gouvernement britannique à la suite de l'élection en juin à la présidence iranienne d'Hassan Rohani. Sur son compte Twitter, M.Hague avait expliqué plus tôt ce mois-ci qu'il espérait des «discussions significatives» avec son homologue iranien sur le programme nucléaire de Téhéran et sur le conflit en Syrie, et comptait sur des «avancées réciproques pour améliorer les relations». Fin août, Téhéran avait annoncé de son côté envisager une reprise des relations diplomatiques directes avec le Royaume-Uni. «Nous avons reçu la lettre du Premier ministre britannique pour féliciter le président Hassan Rohani, dans laquelle il a fait part de son souhait de renouer les relations diplomatiques», avait déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. «Cela prendra du temps et des négociations au niveau des experts. Si on constate que l'approche et le comportement (des Britanniques, NDLR) ont changé, une réouverture des ambassades peut se faire, mais seulement au niveau du chargé d'affaires, selon la décision du Parlement», avait-il ajouté. L'Iran dénonce régulièrement l'hostilité de Londres à son égard, notamment à propos de son programme nucléaire. Le 9 septembre, le Premier ministre britannique David Cameron avait fait part de sa méfiance à l'égard de Téhéran. «Nous avons en réalité tendu la main au gouvernement iranien après les récentes élections. J'ai écrit au président Rohani, donc nous sommes prêts à tenter d'entretenir des relations avec lui», a-t-il déclaré devant les députés britanniques. Pour sa part, le président américain Barack Obama a annoncé hier avoir communiqué par lettres avec le président iranien, confirmant pour la première fois avoir contacté M.Rohani dans un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC. Il a toutefois averti que sa réticence à frapper la Syrie n'amoindrissait pas la menace américaine d'avoir recours à la force pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique. Barack Obama a affirmé avoir échangé des lettres avec le président iranien Hassan Rohani et a averti que sa réticence à frapper la Syrie n'amoindrissait pas la menace américaine d'user de la force s'il faut empêcher l'Iran d'avoir l'arme nucléaire. «Je pense que les Iraniens comprennent que la question du nucléaire est un problème bien plus important pour nous que celui des armes chimiques», a dit le président américain, lors d'un entretien diffusé hier avec la chaîne ABC, confirmant pour la première fois avoir contacté Hassan Rohani. «Je l'ai contacté. Et lui aussi. Nous ne nous sommes pas parlés directement», a précisé Barack Obama. Interrogé pour savoir si le contact s'était fait par lettres, le président Obama a acquiescé. Le président américain a bien distingué la gestion du dossier des armes chimiques syriennes d'avec celui du nucléaire iranien. «La menace contre Israël, que le nucléaire iranien pose, est bien plus proche de nos intérêts. Une course aux armes nucléaires dans la région serait quelque chose de profondément déstabilisant», a-t-il dit. «J'ai le sentiment que les Iraniens ont bien compris que ce n'est pas parce que nous n'avons pas frappé (la Syrie) que nous ne frapperons pas l'Iran». M.Obama a affirmé en revanche que la crise syrienne devait montrer que «la diplomatie pouvait résoudre des problèmes». Washington ne cesse d'agiter le spectre d'une action militaire en Iran si la diplomatie et les sanctions internationales ne dissuadaient pas Téhéran de se doter de l'arme atomique.