Le plan d'action mondial 2013-2020 de l'OMS oblige le ministère de la Santé à lancer, du moins théoriquement, un énième chantier pour la mise en place d'un plan national dit "stratégique multisectoriel de lutte contre les facteurs de risques des maladies non transmissibles". D'où la tenue, hier et aujourd'hui à l'hôtel Sheraton d'Alger, d'un séminaire-atelier pour la validation de ce plan. Co-organisé par le département d'Abdelmalek Boudiaf — qui, à l'occasion, s'est contenté d'envoyer un message écrit — et l'UE dans le cadre de son programme d'appui au secteur de la santé, ce rendez-vous a pour objectif, lit-on dans le laconique communiqué de presse, de "développer une approche globale et une stratégie de lutte intégrée contre les MNT et facteurs de risques communs fréquents en Algérie". Dans le message du ministre, il est précisé, en revanche, de "développer une approche multisectorielle du fait que les mesures de prévention primaire ne relèvent pas du seul ministère de la Santé (...)". Selon lui, un plan de prévention efficace exige de fait, l'implication de tous les acteurs, publics et privés, relevant d'autres secteurs ainsi que la société civile. L'OMS, rappelons-le, avait adopté, à l'occasion de la dernière Assemblée mondiale de la santé, un plan d'action mondial 2013-202 de lutte contre les MNT. C'était une suite logique de la déclaration politique onusienne de septembre 2012, portant sur la prévention et la maîtrise de ces maladies. Deux démarches auxquelles adhère l'Algérie. "Les maladies non transmissibles représentent un défi majeur de la santé publique dans la région africaine, avec le lot de souffrances humaines qu'elles causent, engendrant par ricochet, un impact néfaste sur le développement socio-économique dans les pays du continent", souligne dans son discours à l'ouverture des travaux de ce séminaire, le représentant de l'OMS en Algérie. Les MNT que sont principalement les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les cancers et les maladies respiratoires chroniques ne cessent de faire en effet des ravages parmi les populations notamment des pays sous-développés. Concernant l'Afrique, l'émissaire de l'OMS craint même le pire dans les années à venir. Déjà, regrette-t-il, les données de l'OMS, projetaient une augmentation de 40 à 55%, entre 2010 et 2025, du nombre de décès provoqués par les MNT en Afrique. Selon le représentant de l'OMS, les MNT ont, à ce jour, causé 65 millions de décès dans le monde dont 35 millions en Afrique ! C'est dire le grand défi auquel sont confrontés les gouvernements des pays de la région, lesquels doivent néanmoins engager des plans stratégiques de prévention. La prévention était d'ailleurs le maître-mot du séminaire d'Alger dont les travaux en ateliers, ouverts hier, doivent déboucher sur des recommandations allant dans le sens de définir une stratégie de prévention et de lutte contre les facteurs de risque majeurs des MNT. Le tabagisme, l'alcoolisme (ou l'abus d'alcool), la sédentarité, mais aussi et surtout la mauvaise alimentation, sont les principaux facteurs de risque énumérés par le représentant de l'OMS. F A Nom Adresse email