L'association Assarou n'Ahaggar, en collaboration avec l'entreprise de gestion touristique de Tamanrasset, a organisé, les 28 et 30 décembre, un merveilleux défilé de mode qui a été présenté par deux stylistes et modélistes algériennes : Aouiche Djamila (Tizi Ouzou) et Barka Narimène (Tlemcen). Deux cultures se sont ainsi imposées à la grande salle de l'hôtel Tahat qui a abrité la deuxième édition de cette manifestation au rythme des sonorités de la troupe touarègue Aguennar et des versets de la poétesse de Tindouf, Khadidja Bousbia. Entre le traditionnel de Tlemcen et le moderne kabyle, les stylistes des deux régions ont eu l'occasion de démontrer avec élégance leur savoir-faire et leur touches artistiques ayant pris la forme de magnifiques silhouettes qui ont subjugué le public tamanrasseti. Après le succès de la première édition, organisée pour la première fois dans cette wilaya cosmopolite, l'association revient cette année avec un plateau varié destiné exclusivement aux femmes. L'événement, devenu désormais une coutume, a été ainsi élargi en invitant la styliste de la Kabylie pour présenter ses créations. "C'est important de participer à ce genre de manifestation permettant sans nul doute d'avoir des idées sur cet art et de brasser nos cultures", a souligné M. Aouiche. Styliste du costume traditionnel, la représentante de la ville des Genêts est venue à Tamanrasset avec quelques modèles de sa collection de 2013, qui ont été exposés à l'occasion des défilés de mode auxquels elle avait déjà participé. M. Aouiche précise que ses œuvres vestimentaires allient le style moderne et les touches purement kabyles. Avec des motifs berbères et une broderie d'origine de la région des Ouacifs, dans les hauteurs de la grande Kabylie. À propos de ses créations, elle a précisé "avoir réussi à créer un style qui a été repris illicitement par plusieurs stylistes de la région, et ce, en l'absence d'une autorité qui veille à la protection des droits d'artisan. Nos produits sont souvent imités et commercialisés d'une manière illégale". Et d'ajouter : "Il faut penser à mettre en place un dispositif qui permettrait de réguler ce marché juteux, car la plupart des artisans veulent protéger leurs créations, étant le fruit de leur propre réflexion artistique". Dans la même perspective, mais avec une ambition différente, Barka Narimène s'est assignée pour but de préserver le traditionnel de la capitale de l'art arabo-mauresque en présentant des modèles originels et authentiques. Ses créations varient entres el-kaftane, el-blouza et chedda tlemçania, qui sont portées par les femmes de Tlemcen le jour du mariage et pendant les occasions de fête. Ces tenues ont été choisies par Narimène pour faire voyager le public dans l'histoire de Lala Mbeda avec un mélange de traditions ottomanes. Dans son allocution, l'auteur de cette initiative, Hassani Mohammed Lamine, président de l'association Assarou, a émis le désir d'élargir encore davantage cette manifestation pour toucher d'autres wilayas du pays et, du coup, encourager la production artisanale. Dans le même ordre d'idées, Ouyahia Hamou, DG de l'EGTT, qui s'est vu attribuer un prix en guise de remerciements, estime "important de perpétuer cette tradition" pour préserver notre patrimoine culturel. Il a fait savoir qu'un autre défilé de mode aura lieu le mois de mars prochain en collaboration avec l'association Assarou, afin de permettre à d'autres wilayas de participer. R K Nom Adresse email