Ce collectif tend à construire un pont entre le théâtre et l'université à travers des rencontres-débats entre les professionnels et les étudiants. Ainsi, il est question de redorer le théâtre dans les Aurès et la création de pièces théâtrales et diverses activités culturelles. Sur l'initiative d'un groupe d'intellectuels (enseignants universitaires, artistes, journalistes, étudiants, metteurs en scène et simples citoyens), le collectif des amis du Théâtre régional de Batna a vu le jour. L'idée de la création et du lancement d'un tel groupe n'est pas nouvelle selon les initiateurs qui ont précisé avoir ressenti le besoin, voire la nécessité de voir la création des échanges, partages et surtout la promotion du quatrième art dans les Aurès qui, en ce moment, a vu l'organisation de nombreuses activités culturelles (Journées de la musique classique, du Théâtre maghrébin, Festival du théâtre amazigh, Semaine du théâtre pour enfants...). Loin du protocole lors de leur première rencontre au Théâtre régional de Batna, dont le premier responsable avait veillé personnellement au bon déroulement de cette rencontre. Les initiateurs du projet, venus de divers horizons, secteurs et différentes disciplines ont tour à tour invoqué les raisons et les motifs qui les ont poussé à la création de ce collectif. Pour la concrétisation de ce projet, les principaux acteurs ont pris contact via internet en utilisant les réseaux sociaux pour le lancement de cette initiative qui peut permettre un tant soit peu de se rencontrer, de débattre et de partager. Melle Khiredine Roya, enseignante à l'université de Batna, indique à ce sujet : "Lors d'une recherche personnelle sur une pièce de théâtre, j'avais besoin d'éléments pour étayer ma thèse et j'étais confrontée à la rareté sinon l'inexistence des renseignements dont j'avais besoin. En tant qu'enseignante, j'ai constaté et avec amertume, l'absence totale de contacts, je ne parlais pas encore à l'époque de pont, entre l'université de Batna et le Théâtre régional de la même ville. Je pense que c'est la raison de ma présence ici parmi vous aujourd'hui. Je suis une habituée du Théâtre régional de Batna, j'ai pu constater une aptitude et une disponibilité du chef de l'établissement du TRB et de son équipe. Il est temps de construire ce fameux pont, nous en avons besoin, aussi bien l'université c'est-à-dire les étudiants que cet établissement culturel". En effet, depuis une dizaine d'années, le Théâtre régional de Batna semble avoir pris la vitesse de croisière multipliant les activités de différents genres sachant que les résultats étaient des plus probants : organisation, timing, variété des activités et cadre des plus agréables. Le metteur en scène Bouzid Chouki, fraîchement auréolé du prix de la meilleure mise en scène lors du dernier Festival du théâtre amazigh, était parmi les présents et abonde dans le même sens en rajoutant aux propos de la première: "Sans vous (les universitaires), nous ne pouvons avancer et vous venez de dire que sans nous cela serait pareil. Alors nous n'avons plus de temps à perdre, nous avons du pain sur la planche, et travailler ensemble sera un plaisir, mais aussi une occasion de passer à la qualité, car la critique sera présente. Les étudiants vont certainement adhérer à cette idée. Nous allons faire des merveilles". Les présents à cette première rencontre ont tous affiché un grand optimise à l'image de Kawthar (diplômée en sciences politiques) ou Sara (architecte), qui ont fait savoir avoir longtemps attendu une telle initiative pour pouvoir prendre contact avec les gens du théâtre et le théâtre lui-même. Ce théâtre qu'elles voyaient depuis leur tendre enfance, sans avoir jamais eu l'occasion de le visiter. "Et bien nous y sommes et dans ses entrailles", disent-elles jovialement. Pour ses premiers pas, le collectif se dit ambitieux et préfère cependant une démarche sereine pour se donner le temps et les moyens de réussir lors de ses futurs démarches : organisations de rencontres-débats (étudiants et gens du théâtre. Le collectif compte déjà un metteur en scène et deux comédiens), orientation des étudiants et étudiantes qui émettent le vœu de voir de plus près les coulisses d'un théâtre, la mise en scène d'une pièce théâtrale et le filage d'une pièce de théâtre. Faire de Batna une ville de culture ou un carrefour pour la culture et le savoir, tant sa position géographique s'y prête, n'est pas une idée nouvelle, il y a des années l'association des amis de l'art et de la culture avaient en vue cette noble idée, hélas le contexte des années 1990 ne s'y prêtait point. Il y a, à peine une quinzaine de jours, une vente-dédicace organisée par la libraire Guerfi pour la vente d'un dictionnaire (arabe/chaoui) avait connu un immense succès comme les précédentes ventes d'ailleurs. Ce ne sont pas les bonnes intentions qui manquent nous dit Mohamed Saïd, membre fondateur du collectif, nous devons additionner nos efforts avec toutes les bonnes volontés à l'exemple des établissements Guerfi et nous aurons les résultats souhaités : un théâtre, une école des beaux-arts, un institut de musique, et une université sont les ingrédients pour réussir. R. H Nom Adresse email