Bonne nouvelle communiquée aux gens du 4e art à l'occasion de la célébration à Batna de la Journée internationale du théâtre : le théâtre régional de Batna a opté officiellement pour l'acquisition d'une scène mobile devant permettre de monter ou présenter des spectacles «extra muros». Une telle acquisition devrait permettre au TR Batna, d'après son directeur Yahiaoui Mohamed, d'inaugurer une nouvelle étape dans l'activité de l'établissement à savoir celle de l'offensive théâtrale «tous azimuts». En effet, cette scène mobile dont l'apport serait d'ores et déjà approuvé et même encouragé par le ministère de la Culture, va permettre de programmer des déplacements artistiques hors de la ville de Batna dans les chefs-lieux de dairas, de communes, universités, lycées, CEM, écoles primaires et éventuellement des milieux de travailleurs (usines) et des parcs d'attraction. Le théâtre régional de Batna pourra de la sorte élargir son champ d'activités pour mieux vulgariser l'expression dramaturgique un peu partout dans la région et même les autres régions du pays. Tout comme le TR Batna pourra concéder la «scène mobile» en location au profit de troupes professionnelles (ou d'amateurs), des coopératives de théâtre, des APC et des associations culturelles et/ou artistiques. Tous les observateurs nationaux du 4e art s'accordent à reconnaître les mérites du théâtre de Batna qui aura réussi à s'adjuger, en l'espace de quelques années, une ascension fulgurante sur l'échiquier culturel national. La direction, l'administration et l'équipe artistique ont su relever les défis. Pour les hommes de culture de Batna, la réussite du TR Batna est digne de la cinquième ville d'Algérie. Des créations théâtrales successives aux formules thématiques, produites et présentées sans relâche, ont fini par doter l'établissement d'un contenu «dramaturgique», voire d'un répertoire représentatif. La production bat chaque saison son plein : du montage de pièces théâtrales aux festivités spéciales tels le festival national du théâtre Amazigh, le festival du théâtre maghrébin – lequel reprendra son droit de cité cet été 2013 –, théâtre pour enfants, etc. Récemment, le TRB a abrité une semaine de la musique classique universelle à la grande joie du public local, découvrant avec satisfaction l'existence dans les principales grandes villes du pays d'orchestres philharmoniques de niveau international. Au théâtre de Batna, nul doute que les comédiens et comédiennes (ce n'est plus un tabou) ont dû cravacher dur pour brûler les étapes et mériter leur statut de professionnels. L'acquisition de plus d'expérience est en marche. Résultat : certains comédiens de Batna versent désormais dans la mise en scène grâce aux encouragements du directeur de l'établissement. L'absence de cadres dans ce créneau avait incité, il y a quelques années, le DG Yahiaoui Mohamed à faire appel à des metteurs en scène chevronnés : le regretté Azzedine Medjoubi, Fouzia Aït El Hadj, Nordine Amroune et d'autres. C'est ce partenariat national qui a permis de relever le niveau et d'amarrer le TR Batna au théâtre national. Les metteurs en scène du TRB qui se sont révélés suite à cette expérience ont pour noms : Chawki Bouzid, Ali Djebara, Samir Oudjit et Lahcène Chiba. Ce dernier a été à la base du succès obtenu à Annaba par une troupe féminine de jeunes étudiantes de l'université de Batna qu'il a encadré, préparée et dirigée avec bonheur. C'est dire combien le TR Batna ne s'est pas seulement contenté d'assumer se fonction de producteur et diffuseur de pièces de théâtre mais il aussi fait figure d'institution de formation dans les disciplines du 4e art. Batna peut s'estimer heureuse sur ce plan et peut même s'enorgueillir des succès nationaux et internationaux remportés haut la main. Mais d'aucuns se disent surpris de ne pas voir cette institution culturelle dotée d'un projet de construction d'un nouveau siège. L'actuel étant un vestige de l'époque coloniale, conçu pour la petite ville que fut Batna, ex-ville de garnison militaire. En se transformant en métropole régionale, Batna mérite un projet de construction d'un siège moderne et plus fonctionnel comme théâtre de l'Algérie indépendante.