Près de 800 gardes communaux venus de différentes régions de la wilaya ont observé hier matin un sit-in devant le siège de la wilaya de Bouira. S'estimant lésés dans leurs droits, ils ont réitéré leur cri de détresse. "Nous avons défendu l'Algérie contre l'obscurantisme durant la décennie noire. Actuellement, nous sommes mis aux oubliettes", s'insurge Aliouat Lahlou, le coordinateur national et chargé de communication. Ce dernier est revenu longuement sur la situation actuelle de la garde communale, notamment les victimes tombées au champ d'honneur pour défendre la République. "Il ne faut pas oublier leur sacrifice. L'Etat doit prendre en charge leurs enfants et leurs veuves", préconise t-il. Au sujet des dispositions prises par l'Etat qui consiste à la réaffectation des gardes communaux vers les collectivités locales il clamera : "Nous refusons le travail nous liant à nos employeurs par des contrats. Nous avons donné 4 668 chahids et c'est ça la récompense ! Leurs veuves vivent dans des conditions difficiles. Nous dénonçons la politique du bricolage. Nous avons défendu la République durant la décennie noire, mais les politiciens ne veulent en aucun cas reconnaître nos sacrifices. Certains se sont servis de la situation pour faire des affaires et décrocher des postes. Il y a ceux qui ont fait une ascension fulgurante pour accéder à des postes de cadre de la nation. D'autres se sont convertis en importateurs. Alors que les éléments de la garde communale ont été jetés à la décharge." En abordant la réconciliation nationale, Aliouat dira que "c'est un pacte passé avec les forces obscurantistes. Où avez-vous vu une réconciliation sans demander le pardon. Pour eux, ils ont mis sur un pied d'égalité ceux qui ont mis à feu et à sang le pays et ceux qui l'ont défendu. Nous disons que ceux-là ne sont pas des Algériens. Il reste, pour l'histoire, des Algériens qui ont détruit le pays. Ils nous ont importé un islam. Nos aïeux sont des musulmans". Aliouat Lahlou s'est montré très critique envers le système. "Le système politique est défaillant. À ce jour, il convoite l'électorat de l'ex-FIS. Il faut qu'ils sachent que cet ex-parti n'avait aucune base. Mais c'est la défaillance du système et l'absence de l'Etat qui l'ont propulsé". Le coordinateur national exige une reconnaissance officielle de la part des pouvoir publics. Et ce, par la création d'un haut commissariat qui sera chargé du suivi de la situation des ex-gardes communaux ou leur rattachement aux services du ministère des Moudjahidine. "Nous demandons une vraie prise en charge et non des attestations d'honneur lors des cérémonies", conclut-il. A D Nom Adresse email