Les gardes communaux ont pu arracher de gros acquis. Reste à les trancher au sein des commissions à mettre en place du fait de l'implication de plusieurs institutions. Enfin! Les gardes communaux ont triomphé. Après un éprouvant combat qui a duré près d'un mois, ils vont enfin pouvoir rentrer chez eux. Ce sera avec leurs proches que les gardes communaux vont passer la seconde moitié du Ramadhan! Les gardes communaux mettent, en effet, un terme à leur mouvement de contestation. Ils ont convenu, dans la soirée d'avant-hier, de décamper du site de Boufarik, en face de l'aéroport militaire, où ils ont élu «domicile» depuis deux semaines consécutives à l'empêchement de leur marche sur les mêmes lieux, la deuxième du genre. Dès le lendemain matin, c'est-à-dire hier, le mot d'ordre qui a retenti telle une traînée de poudre a aussitôt été suivi. Le campement de fortune qui leur a servi de quartier pour cette quinzaine ramadhanesque a été levé hier tôt dans la matinée, vers neuf heures du matin. Cette fin heureuse a été décidée après que la tutelle ait, enfin, ouvert la voie du dialogue, mardi, après-midi, soit la veille de cette levée de campement: une réunion s'est tenue au siège du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Cette réunion s'est tenue à l'initiative de la tutelle qui a voulu «désamorcer» cette bombe qui risquait de lui exploser au visage. C'est ce qu'a tenu à relever de prime abord Lahlou Aliouat, un des coordinateurs nationaux des gardes communaux, hier, à partir de Boufarik. Chez le secrétaire général de la tutelle qui a reçu durant plusieurs heures les représentants des gardes communaux, Aliouat Lahlou fait savoir que cette-fois-ci, «on sent vraiment une réelle volonté de satisfaire nos revendications de la part du ministère de l'Intérieur». Pour Lahlou, c'était une occasion de débattre de l'ensemble des revendications des gardes communaux. Cette fois, assurent les délégués des gardes communaux, les pouvoirs publics ont enfin pris conscience que la protestation allait prendre une dimension grave et c'est la raison pour laquelle ils ont fini par accepter de nous écouter». Et pour la victoire? Les gardes communaux ont pu arracher de grands acquis. Comme première: «Une conséquente augmentation salariale, la liberté laissée aux gardes communaux de rejoindre les rangs de l'ANP ou ceux d'une entité économique publique à titre d'agents de sécurité ou d'opter pour une retraite avec tous les droits y afférents.» Enfin, «la mise au même niveau des droits pour les veuves des gardes communaux tombés au champ d'honneur avec le reste des veuves des autres éléments des corps de sécurité ayant subi le même sort». Reste maintenant à trancher ces projets de mesures au sein des commissions et des ateliers à mettre en place du fait de l'implication de plusieurs institutions. En effet, les ministères des Finances, du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, vont siéger ensemble dans ces ateliers. Jusque-là, c'est «un geste de bonne volonté de la part du ministère», dira Aliouat. D'où la raison pour laquelle il a été décidé de lever le camp.