Plusieurs organisations, associations et syndicats, dont la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), le Collectif des familles des disparus Algérie (CFDA), le Collectif national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), le Rassemblement action jeunesse (RAJ) et le Collectif national des familles des harraga disparus (CNFHD), ainsi que le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) et les associations féminines Fard et Tharwa Fadhma N'Soumer, tiendront un sit-in demain à 11h devant l'Assemblée populaire nationale (APN) pour interpeller le législateur algérien et exiger l'abrogation de la loi sur les associations, la loi 12-06 qui a été promulguée, il y a deux années, un certain 12 janvier 2012. Soutenu par des parlementaires, des universitaires, des journalistes, mais également par des centaines de citoyens, parmi lesquels Addi Lahouari, Belaïd Abrika, Ahmed Benbitour, Abdelhak Bererhi, Mustapha Bouchachi et Tarik Mira, le collectif veut agir pour lutter contre la "mort annoncée des associations". Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, le groupe d'associations dénonce cette "loi liberticide qui porte atteinte à l'existence même de la société civile algérienne" et qui est "empreinte d'une régression totale en matière de libertés", alors qu'elle aurait dû s'inscrire "dans un processus de réformes démocratiques". Il est clairement indiqué que le contenu de la loi relative aux associations est "en contradiction flagrante" avec l'article 41 de la Constitution, qui énonce que les libertés d'expression, d'association et de réunion sont garanties au citoyen. Par ailleurs, la loi 12-06 contredit, toujours selon le collectif, le discours officiel sur les réformes qui, lui, défend pourtant l'idée d'"approfondissement du processus démocratique et (de) renforcement des bases de l'Etat de droit". Même l'article 22 du Pacte international portant droits civils et politiques, ratifié par notre pays, serait en porte-à-faux avec le contenu de la loi sur les associations. Se disant "soucieux de la liberté et de l'autonomie de la société civile", le collectif d'associations renouvelle ainsi le rejet de cette loi qu'il qualifie de "scélérate" et promet surtout de poursuivre la bataille pour son abrogation. Pour ce qui est de l'action "pacifique" du 12 janvier devant l'APN, le collectif informe que cette initiative, qui vise à "interpeller le législateur", entre dans le cadre de la campagne de plaidoyer, déjà lancée par une pétition nationale et des rencontres débats et de sensibilisation. Une telle campagne qui s'inscrit dans la durée et qui a donc besoin du "soutien et (de) l'adhésion des forces politiques, sociales et citoyennes". Signalons qu'une pétition pour l'abrogation de la loi sur les associations a été lancée par le Collectif des familles des disparus Algérie. Relayée par le réseau mondial Avaaz, qui se dit favorable aux "opinions et (...) valeurs des peuples (qui) façonnent les prises de décisions mondiales", la pétition signale qu'une association peut faire l'objet d'une suspension d'activité ou carrément d'une dissolution "en cas d'ingérence dans les affaires internes du pays ou d'atteinte à la souveraineté nationale", en se référant à l'article 39 de la loi 12-06. Pour le CFDA, cette disposition "permet à l'administration d'interdire légalement à tout citoyen de donner son avis sur la gouvernance locale ou nationale". H A Nom Adresse email