La polémique du lait en sachet, née au lendemain de la déclaration du Premier ministre et la réponse de l'entreprise spécialisée dans l'emballage du produit, semble inspirer les contrebandiers qui s'adonnent à un stockage massif et son trafic. Produit de première nécessité, et sachant que les populations n'ont d'autre choix que de le payer à n'importe quel prix, le lait est vite devenu un autre "sujet de tension". Ainsi, un camion frigorifique de marque Hyundai a été intercepté dans la soirée du lundi par les gendarmes de Bouteldja dans la localité de Righa, relevant de la wilaya d'El-Tarf. Le trafiquant indélicat qui n'avait aucun document administratif, à savoir des factures et un registre du commerce, allait écouler près de 5 000 litres de lait pasteurisé acheminé à partir d'une entreprise privée. Dans les grandes métropoles, les superettes et les grands commerçants stockent d'importantes quantités de lait en sachet pour faire croire aux consommateurs que ce produit n'est pas disponible. Des enquêtes ont été engagées par les services de sécurité et les services chargés du contrôle du ministère du Commerce. La justice s'est autosaisie du dossier afin d'identifier les auteurs d'un tel trafic qui pourrait déboucher sur une tension sociale aux graves conséquences. En plus des saisies attendues, des instructions ont été données afin de renforcer les dispositifs de contrôle, tant sur les voies de communication qu'aux frontières, pour intercepter l'acheminement de ce produit subventionné à coups de milliards de dinars par l'Etat algérien. Ce trafic nous rappelle la mainmise sur les légumes secs par des lobbies, qui ont poussé les commerçants à afficher des prix astronomiques allant jusqu'à 300 et 500 DA pour les haricots et les lentilles. En parallèle, un important convoi a été intercepté le même jour sur la RN46, plus exactement l'axe reliant M'sila à Biskra. Selon l'enquête menée par les gendarmes, ce convoi acheminait 280 quintaux de farine sans aucun document justifiant sa provenance, encore moins sa destination. La marchandise a été remise à la coopérative des céréales et légumes secs de M'sila, alors que des échantillons ont été prélevés par les enquêteurs pour analyse. Sur cet axe, ce sont des dizaines de tonnes de blé tendre, d'orge et de farine qui ont été saisies par les mêmes services. La veille, le ministre de l'Agriculture a même interpellé les producteurs à faire preuve d'honnêteté et à utiliser leur production à bon escient. F. B Nom Adresse email