"(...) Donc, ne me poussez pas à révéler les noms et ce que faisaient à l'époque ces gens-là (...)" Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a déclaré, mercredi dernier, lors d'une visite dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, que "dans le passé, lorsque nous avons parlé de l'indépendance de la justice, certains qui osent maintenant s'exprimer sur le sujet nous disent d'abord où ils étaient et pourquoi ne l'ont-ils pas fait durant les années 1990 ? À cette époque, ces gens-là, quand ils ne fuyaient pas, ils se la fermaient comme des huîtres. Maintenant, avec l'arrivée du président de la République et l'instauration de la paix et la liberté d'expression, tout le monde a commencé à parler de l'indépendance de la justice. Donc, ne me poussez pas à révéler les noms et ce que faisaient à l'époque ces gens-là. Nous sommes encore là, et on n'est pas morts et l'indépendance de la justice demeure notre objectif". Dans son intervention lors d'une visioconférence via le réseau intranet entre la Cour suprême et les cours de Sidi Bel-Abbès, Alger et Aïn Témouchent, tenue au siège de la cour de Sidi Bel-Abbès, le ministre de la Justice a mis l'accent sur l'ouverture de nombreux ateliers, dont le travail se base sur 4 axes prioritaires s'étalant sur le court, moyen et long termes. Ces derniers, selon le représentant du gouvernement, concernent la révision de certaines lois, notamment celles relatives aux procédures pénales, la modernisation du secteur de la justice, la réforme et la modernisation des centres de rééducation et la formation et la révision du décret exécutif relatif à l'accès à l'Ecole nationale supérieure de magistrature. Concernant la prochaine élection présidentielle, il a annoncé que plus de 300 magistrats composeront la commission de supervision des élections. Tayeb Louh s'est ensuite rendu dans la wilaya de Aïn Témouchent où il a inauguré la nouvelle cour de justice, avant de présider la cérémonie solennelle portant sur l'installation de Achaâchi Abdelwahab et Aouadi Lakhdar dans leurs fonctions respectives de président et de procureur général de la cour. Au cours de son intervention, le ministre a annoncé d'importantes modifications "ciblées" de certaines dispositions des différents codes dans le cadre de la réforme du système judiciaire, afin de garder les repères dont se sont habitués les magistrats et la défense. Le ministre a également évoqué les autres chantiers qui seront lancés par son département et qui font l'objet d'ateliers, à l'image du volet concernant la modernisation de la justice et celui de la présomption d'innocence. Dans le même sillage, le garde des Sceaux a appelé les magistrats des parquets et parquets généraux à ne pas se confiner qu'au travail de la police judiciaire. "Le parquet qui assume ses fonctions au nom de la société a un grand rôle à jouer dans la consécration de l'Etat de droit. Il ne doit en aucun cas être loin du terrain en ce qui concerne l'entame et le suivi d'une action. Nous avons constaté que pas mal de crimes ont été commis, alors que le parquet est aux abonnés absents y compris en matière d'information", a-t-il martelé, en ajoutant : "Il y va de la confiance et de l'assurance du citoyen et de la stabilité du pays." Parmi les points qui seront concernés par cette révision figure celui consacré à l'élargissement de la compétence des tribunaux, notamment en ce qui concerne les crimes qui sont commis par les étrangers et qui portent atteinte aux institutions de l'Etat. En termes de prestations dont bénéficiera le citoyen, le ministre annoncera la simplification du dossier pour l'octroi du certificat de nationalité qui entrera en vigueur le 30 janvier. Le citoyen aura son certificat sur la présentation de la carte nationale d'identité pour les demandes qui suivent la première. À l'issue de sa visite, M. Louh a procédé à la délivrance symbolique du 1er certificat de nationalité sur simple présentation de la CNI par un citoyen au tribunal de Aïn Témouchent. A. Bousmaha /M.Laradj Nom Adresse email