Le ministre chargé de la Réforme du service public, Mohamed El-Ghazi, s'est rendu hier dans la wilaya de Tizi Ouzou afin de "voir de près comment se porte le service public" et expliquer la démarche entreprise et quelques-unes des mesures envisagées par l'Etat à l'effet de le réhabiliter et lui redonner une crédibilité. De toute la démarche expliquée par le ministre qui a reconnu au passage qu'il y a "divorce entre le citoyen et le service public", il y a lieu de retenir essentiellement deux nouvelles mesures à venir dans le cadre de l'amélioration du service public en Algérie. Il s'agit, pour la première, de la création d'un observatoire du service public à travers un texte de loi, dit-il, en préparation. "La création à venir de cet observatoire, dans lequel sera représentée la société civile et l'administration, aura pour vocation de réfléchir sur la façon dont nous pourrons améliorer le service public", a-t-il expliqué, ajoutant, pour la seconde mesure, "la généralisation des inspections inopinées dans les administrations publiques à l'effet de constater, sur le tas et sans prévenir, ce que fait-on dans le service public". Outre ces deux nouvelles mesures à venir, le ministre se contentera, lors de sa conférence de presse animée en marge de sa visite, de rappeler la nécessité de miser le gros des efforts sur la formation de la ressource humaine dans le service public. "Un des plus gros problèmes est la ressource humaine. Ce qui appelle encore un travail de longue haleine qui passera par la sensibilisation sur les comportements du personnel de la Fonction publique et, surtout, par sa formation", a souligné le ministre, tout en expliquant le travail engagé pour chiffrer tous les postes vacants au niveau de la Fonction publique et les pourvoir en accordant la priorité aux effectifs déjà en poste, et qui sont recrutés dans le cadre des dispositifs transitoires d'accès à l'emploi. Pour le ministre, la réforme du service public confiée à son département touche tous les secteurs d'activité, et c'est pour cela, a-t-il noté, qu'un comité interministériel est mis en place avec comme vocation d'identifier les actions et les mesures à prendre dans chaque secteur. "Il reste encore beaucoup de choses à faire en matière de prestation pour améliorer le service public qui, dans son état actuel, use et abuse du citoyen", a-t-il reconnu. C'est pour constater le calvaire quotidien vécu par le citoyen de la wilaya de Tizi Ouzou, où la bureaucratie a encore la peau très dure, que le ministre a effectué une virée dans quelques administrations publiques, telles qu'Algérie Poste, une antenne de la Cnas, une polyclinique à la Nouvelle-Ville, la Direction de l'emploi et celle de la construction. Ce qui ne suffit, sans doute, pas au ministre d'observer toute l'ampleur du calvaire du citoyen. En effet, le ministre n'a pas eu à voir, pour ne citer que quelques exemples, les interminables queues devant les guichets, ni de rencontrer les abonnés d'Actel auxquels on refuse de rétablir le téléphone et la connexion durant plus d'un mois, ni les usagers des transports qui souffrent un véritable martyre, ni encore les nombreuses victimes du mépris des fonctionnaires de l'administration. S. L Nom Adresse email