SSelon le ministre auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public, Mohamed El Ghazi, la réforme du service public est devenue la préoccupation majeure du gouvernement actuel. En effet, le ministre a déclaré, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, que " la réforme du service public est une des préoccupations majeures du gouvernement actuel. Je m'en veux pour preuve la création du ministère dont j'ai la charge et qui n'existait pas avant ". Suite au désagrément des citoyens face au comportement négatif des fonctionnaires du service public, M. El Ghazi a révélé que " le gouvernement a manifesté sa volonté de modifier l'image ternie de l'administration aux yeux des citoyens ". Interrogé sur l'impact des mouvements de grève menés dans certains secteurs sur la qualité du service public, le ministre a rappelé que la grève était un droit reconnu par la Constitution, tout en regrettant que " parfois, il y a des mouvements de grèves qui dérapent pour aller vers des crispations ". Dans le même cadre, le ministre a annoncé qu'il a incité le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, de tenir des assises autour du thème service public-syndicat, sans toutefois en préciser la date. Il a, en outre, évoqué la prestation des agents de guichet qui, selon lui, doit être valorisée. Il a fait remarquer à cette égard que " les jeunes qui sont au niveau des guichets sont soient mutés à ces postes par mesures disciplinaires, ou des jeunes issus du DAIP (Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle) ", tout en regrettant le fait que des documents officiels soient traités par des agents non qualifiés. Pour y remédier à cette situation, le ministre a souligné l'importance de la formation d'agents qualifiés à ces postes, ajoutant que le Premier ministre " a donné des instructions pour choisir les éléments les plus aptes à être aux guichets pour satisfaire la demande citoyenne". Il a également soulevé le problème de la légalisation des documents administratifs qui se fait actuellement exclusivement au niveau des Assemblées populaires communales (APC), en disant qu'elle allait être décentralisée. " La légalisation des documents administratifs sera décentralisée et pourra être faite au niveau des administrations et des agences à vocation de service public ", a-t-il déclaré. Afin d'améliorer le service public et lutter contre le fléau de la corruption qui entache l'administration algérienne, le ministre a annoncé que des mesures " urgentes " vont être prises. Il a cité l'allègement des documents demandés pour l'obtention d'un permis de conduire et d'un permis de construire, indiquant que les textes les régissant vont être, soient amendés, ou carrément abrogés. Dans le même cadre d'idée, M. El Ghazi a affirmé que le Premier ministre a fixé l'échéance du 30 novembre pour finaliser les allégements en cours. Pour les autres mesures envisagées pour améliorer le service public, le ministre a annoncé la révision des horaires administratifs, notamment au niveau des APC et des daïras et l'utilisation "très limitée" de l'extrait de naissance N°12. A cet effet, il a estimé qu' "ajouter 2 heures aux horaires de fermeture (de 17h à 19h) des guichets de l'administration serait une bonne chose pour les citoyens ". Dans le cadre de la lutte contre la corruption, M. El Ghazi a annoncé l'idée de la mise en place d'un numéro vert était à l'étude avec le ministère concerné (ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication). Il a indiqué, à cet effet, que " des fois, pour obtenir un document, il faut "graisser la patte". Ce sont des pratiques que l'administration doit combattre et que les citoyens doivent dénoncer ". Pour conclure, le ministre a déclaré qu'afin de faire participer la société civile, notamment les usagers du service public dans la réforme de ce service " Nous voulons même aller plus loin à travers la création de l'observatoire du service public ". M. El Ghazi a précisé que ce nouvel organisme devrait voir le jour en 2014 et aura pour mission principale de proposer des réformes du service public. Il a expliqué que " cet observatoire, qui ne sera pas constitué de fonctionnaires mais de citoyens issus du mouvement associatif, pourra faire appel à toutes les compétences nécessaires pour pouvoir proposer des réformes du service public et observer par la suite si le service réformé répond aux exigences du citoyen".