Le décor, pour l'élection du 17 avril, est en train d'être planté. On est enfin dans le vif du sujet, après des mois d'attentisme. Les candidats se bousculent, apparemment, au portillon du ministère de l'Intérieur. Ils sont déjà vingt-sept à avoir retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles. La liste est certainement appelée à s'allonger d'ici le 3 mars, date limite de dépôt des dossiers au Conseil constitutionnel. Mais, parmi tous ces candidats à la candidature, combien réussiront-ils à passer l'épreuve de vérité des signatures ? La plupart vont certainement rester sur le carreau. C'est la loi du genre. Mais, ils auront participé pour l'histoire et leur candidature fera aussi une ligne de plus dans leur CV. Sans compter, bien entendu, sur un possible coup de pouce de l'administration qui pourrait bien repêcher certains pour les besoins de la pluralité du scrutin, dans le cas où les grosses pointures s'abstiendraient. Et seule grosse pointure à se déclarer pour le moment, Ali Benflis, dont la candidature apporte du crédit à l'élection autant qu'elle suscite dans l'opinion moult interrogations. Car, dans le cas où Abdelaziz Bouteflika déciderait de rempiler, il y a une probabilité de voir se reproduire le scénario de 2004. À moins que des deals, dont on connaîtra plus tard les termes, soient passés. En tout cas, dans l'entourage de Bouteflika, fini le doute, l'heure est à la mobilisation des troupes. Saâdani, qui a misé son avenir politique sur la candidature de Bouteflika, va réunir aujourd'hui les mouhafedhs, histoire de griller la politesse au MPA, Taj et au RND qui se bousculeront au bal des "souteneurs" pour être au rendez-vous. À propos de rendez-vous, on parle du 31 janvier, un vendredi, jour béni des dieux, date à laquelle le président Bouteflika annoncerait sa candidature. C'est, en tout cas, l'info qui circule dans la bulle médiatique. Mais la candidature de Bouteflika, si elle évacue les incertitudes quant à sa concrétisation, n'en élimine pas moins toutes les interrogations qu'elle continue de charier, en raison de son état de santé. Est-il en capacité de mener une campagne électorale, sachant que celle-ci est aussi une épreuve physique ? À moins d'une campagne par procuration qui sera menée par des sous-traitants. Une fois élu, et cela ne fait pas l'ombre d'un doute, le président Bouteflika aura-t-il la force d'assumer la plénitude des fonctions présidentielles ? Au-delà de la question de la force physique et neuronale, un quatrième mandat apportera-t-il quoi à l'Algérie comme plus-value, au moment où la tendance mondiale est à l'exact opposé des mandats à vie et des successions dynastiques ? Qu'on se rappelle de la petite phrase d'Ahmed Ouyahia qui avait dit un jour qu'"un quatrième mandat du président Bouteflika n'est pas bon pour l'image de l'Algérie". Nom Adresse email