Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le Président du Conseil de l'ordre des médecins présentera ses recommandations aux assises de la santé Dr Bekkat-Berkani : "Il faut réaffirmer la place de la santé dans la politique"
Connu pour son franc-parler, le Dr Bekkat-Berkani, président du Conseil national de l'Ordre des médecins, n'a pas dérogé à la règle, hier, alors qu'il animait une conférence-débat sur les perspectives de la santé en Algérie. Invité au forum du quotidien DK News, le Dr Bekkat-Berkani a commencé par dresser un état des lieux du secteur. Le constat est amer, "le citoyen a perdu confiance en le système de santé publique", s'inquiète-t-il. Mais, c'est avant tout sur les solutions que le Dr Bekkat-Berkani a basé son propos. "Les mécanismes existent, il faut juste les appliquer", affirme-t-il. Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins en appelle aux responsabilités de chacun des acteurs qui interviennent dans l'élaboration et l'application de la politique de santé. "La santé n'a pas de prix, mais elle a un coût", rappelle le Dr Bekkat-Berkani. Il estime que l'Etat algérien a investi beaucoup d'argent, mais pas assez pour que le service au bout de la chaîne soit satisfaisant. "La santé publique, c'est de l'argent, et plus vous en mettez, plus vous aurez de rentabilité", assure-t-il. Mais cette règle ne s'applique que lorsque l'argent est bien dépensé. Or, le conférencier relève certaines contradictions. Alors que l'Etat augmente constamment ses dépenses de santé, la rentabilité est médiocre. Il explique cet état de fait par un défaut de planification et de normes. "Les ministres se succèdent, et la première chose qu'ils font en arrivant, c'est d'entreprendre l'inverse de ce qu'ont fait leurs prédécesseurs", dénonce-t-il. Le Dr Bekkat-Berkani estime que peu importe la personne aux commandes du secteur, elle doit appliquer une feuille de route qui aura été établie par les professionnels de la santé. Selon lui, une politique de santé ne dépend pas seulement du ministère de tutelle, mais de plusieurs autres secteurs. Soit de façon directe, comme pour le ministère des Finances qui décide des dotations ou le ministère du Travail dont dépend la Sécurité sociale. Soit de façon indirecte. Il cite l'exemple des collectivités locales, responsables d'assurer l'hygiène urbaine, le ministère de l'Environnement qui devrait s'inquiéter de la qualité de l'air que l'on respire, ou encore le ministère du Commerce qui autorise l'importation de produits alimentaires à la composition douteuse. "Nous avons vaincu le paludisme en 1964, il revient en 2014 à cause d'une mare d'eau stagnante. C'est inacceptable !", s'indigne-t-il. Le Dr Bekkat-Berkani plaide pour plus de prévention. "Arrêtons le tout curatif, l'enjeu est dans la prévention et les mécanismes qui favorisent la guérison." Il parle même de la nécessité d'un matraquage médiatique sur les dangers de la mauvaise nutrition, du tabac et de la pollution de l'air qu'on respire. De plus, Il appelle à commencer un travail intersectoriel et met en garde contre la montée du charlatanisme. S'agissant du médicament, le Dr Bekkat-Berkani estime que l'Etat doit encourager sa production par les opérateurs locaux et insiste sur le rôle que doit jouer l'Agence nationale du médicament. Pour la Sécurité sociale, il pense qu'elle ne joue pas le jeu. "Certaines causes méritent que l'Etat exerce sur elles son droit régalien", interpelle-t-il. La liste des impératifs que le Dr Bekkat-Berkani a citée est longue et il espère la dérouler devant le ministre de la Santé. Sur la demande de l'Ordre des médecins, M. Boudiaf a accepté de tenir des assises nationales de la santé. Initialement, elles devaient avoir lieu à la fin du mois de février, mais le ministère a préféré les reporter au mois suivant. Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins attend ce rendez-vous de pied ferme. Car, pour chaque dysfonctionnement qu'il a énuméré, des solutions existent. A H Nom Adresse email