Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins le Dr Mohamed Bekkat Berkani, a suggéré mercredi à Alger l'organisation d'assises nationales multisectorielles pour traiter des problèmes du système de la santé nationale. "De véritables assises de la santé, sans aucune exclusion, doivent être organisées pour cibler les problématiques récurrentes du système de la santé nationale et trouver des solutions à même d'assainir ce secteur", a préconisé le Dr Bekkat, lors d'une conférence-débat, organisée par le forum du journal DK News. Parmi les problèmes du secteur de la santé publique en Algérie, le Dr Bekkat a cité le cas de 20% de médecins qui exercent dans l'illégalité et qui ne sont pas inscrits sur le tableau de l'Ordre des médecins. "Ces médecins ont été avertis, convoqués par notre Ordre et s'ils persistent à travailler sans passer par ce dernier, nous serons contraints de leur retirer leurs diplômes", a-t-il indiqué. Il a, également, soulevé la question des médecins qui continuent à pratiquer la médecine alternative, telle que la saignée, soulignant, à ce sujet, que des mesures ont été prises, en concertation avec le ministère de la Santé, "pour endiguer ces pratiques illégales". "Tout médecin persistant dans cette voie fera l'objet d'interpellation judiciaire et sera exclu de la profession", a-t-il averti. L'autre problème soulevé par le conférencier est l'absence de spécialistes dans les zones reculées et l'obligation de trouver une alternative au service civil qui "n'a pas apporté ses fruits". A ce propos, il a suggéré de donner des incitations financières aux médecins spécialistes pour les encourager à exercer dans les régions enclavées, en leur fournissant toutes les commodités dont ils ont besoin. S'agissant de la fuite de médecins à l'étranger, le Dr Bekkat a estimé qu'il était inadmissible que cela persiste et que les autorités nationales devaient trouver les moyens de les garder en Algérie. Il a, aussi, abordé la question du temps complémentaire permettant aux médecins d'exercer à la fois dans le secteur public et privé. Les praticiens qui sont dans cette situation, a-t-il estimé, ne peuvent pas assurer leur travail correctement, à la fois, dans deux établissements différents. A ce sujet, il a appelé à l'abrogation de cette loi pour une meilleure prise en charge des malades dans les structures hospitalières. Le Dr Bekkat a en outre plaidé pour davantage de prévention contre certaines maladies pouvant être évitées, telles que le cancer du poumon, les maladies métaboliques, la tuberculose et autres. "Les spots publicitaires relatifs à l'agroalimentaire doivent comporter des mentions inhérentes aux bienfaits de l'exercice physique, de la consommation de cinq fruits et légumes par jour et de la réduction de la consommation de sel et de sucre", a-t-il encore proposé.