Au moment où l'Egypte se prépare à voir le maréchal Abdel Fattah al-Sissi prendre les rênes du pouvoir, le terrorisme prend une autre dimension avec les assassinats ciblés et autres attentats visant les forces de sécurité. La situation sécuritaire n'augure rien de bon en Egypte au vu de la multiplication des attentats contre les forces de sécurité. Hier, c'est un général de la police, occupant le poste de conseiller auprès du ministre de l'Intérieur, qui a été assassiné au Caire par des inconnus qui ont ouvert le feu sur lui. Les assaillants, à moto, avaient tiré sur lui au moment où il sortait de son domicile dans l'ouest du Caire, ont indiqué des responsables des services de sécurité. Le général Mohamed Saïd a succombé à l'hôpital des suites de ses blessures à la tête et à la poitrine. À noter que cet assassinat survient au lendemain de l'appel de la toute-puissante armée à son chef le maréchal Abdel Fattah al-Sissi à se présenter à la présidentielle, sept mois après qu'il eut destitué le président élu, Mohamed Morsi. Toujours sur le plan sécuritaire, un policier en faction devant une église du Caire a été tué hier par balles, alors que deux autres ont été blessés, en pleine vague d'attentats visant les forces de l'ordre. Selon des responsables de la sécurité, trois inconnus à bord d'une voiture ont ouvert le feu à l'arme automatique sur les agents chargés de protéger l'église, l'un a été arrêté et les deux autres ont pris la fuite à pied. Les églises de la minorité copte avaient été la cible de fréquentes attaques quelques semaines durant, après l'éviction de M. Morsi, mais ce phénomène avait cessé. En revanche, les attaques et attentats visant la police se sont intensifiées ces derniers jours. Cela étant, ces assassinats interviennent au lendemain de l'appel de la toute-puissante armée à son chef, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, à se présenter à la présidentielle, sept mois après qu'il eut destitué le président islamiste élu, Mohamed Morsi, et en pleine répression sanglante de toute manifestation des partisans de ce dernier par la police et l'armée. Pour rappel, vendredi et samedi, six attentats visant la police, dont cinq au Caire, ont tué six personnes. Les plus meurtriers ont été revendiqués par Ansar Beït al-Maqdess, un groupe qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda. Ce groupe d'insurgés jihadistes, basé dans la péninsule du Sinaï, d'où il tire fréquemment des roquettes sur Israël, assure viser les forces de sécurité en représailles à la répression très meurtrière des manifestations pro-Morsi. Par ailleurs, le président islamiste égyptien, Mohamed Morsi, destitué par l'armée, comparaissait hier devant un tribunal du Caire pour son évasion de prison en pleine révolte contre Moubarak en 2011. La télévision a diffusé des images du chef de l'Etat déchu portant l'uniforme blanc des détenus, gesticulant avec colère les bras levés en s'adressant à la cour. ‘‘Qui êtes-vous ?'', a-t-il lancé, ajoutant : ‘‘Savez-vous qui je suis ?'' Le président lui répondant : ‘‘Je suis le président de la cour criminelle du Caire.'' Auparavant, l'accusation avait égrené les noms des 131 accusés. Les Frères musulmans ont œuvré ‘‘avec le Hamas et le Hezbollah pour semer le chaos et pour la chute du pouvoir'', a ajouté le procureur. Seuls 21 autres co-accusés comparaissent aux côtés de Mohamed Morsi, la plupart étant jugés par contumace. Ce dernier encourt la peine de mort — comme dans deux autres des procès intentés contre lui — pour s'être évadé de prison avec, selon l'accusation, la complicité de membres du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de mouvements jihadistes. Lors de la seule audience d'un autre procès où il a comparu physiquement le 4 novembre, le chef de l'Etat déchu avait qualifié les quatre affaires pour lesquelles il est poursuivi de ‘‘procès politiques'' intentés par le pouvoir ‘‘illégitime'' des auteurs d'un ‘‘coup d'Etat". M. T./Agences Nom Adresse email