Ghardaïa, ville morte hier matin. Un impressionnant dispositif sécuritaire y est déployé. Les commerçants ont baissé rideau pour "protester contre l'insécurité" dans les quartiers de Ghardaïa, a-t-on constaté. Les citoyens étaient venus par milliers hier matin. Ils étaient venus de partout, ils convergeaient tous vers le cimetière Cheikh Baba-Waldjemma, ce quartier endeuillé de Ghardaïa où devait être inhumé Azzedine Baba Ousmaïl, ce jeune étudiant de 22 ans lâchement assassiné jeudi passé, lors des derniers évènements, par une bande de monstres sans cœur ni âme. C'est la quatrième victime depuis le déclenchement des hostilités entre Arabes malékites et Mozabites ibadites en décembre dernier. Gorges nouées, langues ne se déliant presque plus et têtes baissées, sur le chemin du cimetière, seuls des bruits de pas et de temps en temps des sonneries de portables venaient rompre ce silence de cathédrale qui en disait long sur la profonde douleur ressentie par les citoyens. Les rares voix qui rompent le silence pesant de la vallée du M'zab, perle du Sud, c'est pour naturellement condamner les auteurs de cette sauvagerie qui s'offre aux yeux. Enfin, à Cheikh Baba-Waldjemma, l'on étouffe sous le poids de la tristesse. Par ailleurs, le jour même où le ministre de l'Intérieur effectuait une visite à Ghardaïa en compagnie du chef de la police, Abdelghani Hamel, et celui de la Gendarmerie nationale, Ahmed Bousteïla, un jeune Mozabite a été sauvagement assassiné par une horde de criminels. Le corps sans vie de la victime a été retrouvé, dans l'après-midi du jeudi, aux alentours des lieux où se sont déroulées les échauffourées. Le corps de la victime, non encore identifié car sérieusement défiguré, âgée d'une trentaine d'années, a été déposé à la morgue de l'hôpital de Ghardaïa. Il s'agit d'une deuxième victime en l'espace de 24 heures. À qui profitent ces évènements barbares de Ghardaïa ? C'est la question qui revient sur toutes les lèvres à Ghardaïa, tout comme partout dans le pays. Pour l'heure, et devant cette situation jugée confuse par plusieurs observateurs, un important dispositif policier est déployé dans les quartiers "chauds" de Ghardaïa, pour faire cesser les heurts et y ramener le calme et la quiétude. Les routes reliant Ghardaïa aux villes du Sud et du Nord sont renforcées par des barrages de gendarmerie. B. A. Nom Adresse email