“Ananha âala el-mounkar !", “Ananha âala el-Mounkar !"..., c'est par ces paroles dénonçant l'abject crime dont fut victime Mahdi, l'innocent enfant de 7 ans assassiné après avoir été enlevé mercredi soir de son domicile dans le quartier d'Oudjoudjen, relevant du ksar de Béni Izguène, que des centaines de personnes, qui convergeaient de toutes parts et de toutes les contrées de la vallée du M'zab vers le lieu d'enterrement, répétaient invariablement et inlassablement à l'unisson, telles les prières répétées par les pèlerins lors du hadj aux Lieux saints de l'islam. Une véritable marée humaine a submergé, samedi soir, après la prière d'El-Asr, l'immaculé et paisible ksar de Béni Izguène, où les deux communautés (Malékites et Ibadites) se sont retrouvées côte à côte, comme ils ont toujours été, et y ont vécu depuis des siècles en bonne harmonie. Les voilà, encore une fois aujourd'hui, réunies pour dénoncer ensemble cet abominable acte inhumain à l'encontre d'un ange. Quasiment, toutes les autorités locales, à leur tête le wali de Ghardaïa, Ahmed Adli, le P/APW, le commandant du groupement de gendarmerie, le chef de sûreté de wilaya, le chef de secteur militaire, les députés et sénateurs de la wilaya de Ghardaïa, les moudjahidine de la région et les notables des deux communautés, étaient présentes aux funérailles qui se sont déroulées au cimetière Cheikh Hammou-Youcef de Béni Izguène. Lors de l'oraison funèbre prononcée par l'imam Cheikh Tellai, celui-ci a dénoncé vigoureusement cet acte qui n'a aucune raison d'être et qui ne relève ni de nos mœurs ni de nos coutumes et encore moins de notre religion, laquelle, au contraire, prône la tolérance et l'amour envers notre prochain. Rappelons que Dj. Mahdi, né le 19 octobre 2005, a été enlevé, mercredi soir vers 21h de son domicile dans le quartier d'Oudjoudjen, à Béni Izguène, et n'a été retrouvé inerte que le lendemain soir vers 18h30 dans le lit asséché de l'oued M'zab, entre Bougdema et Baba-Sâad, soit à près de 8 kilomètres du lieu de son enlèvement. Il avait les mains ligotées derrière le dos, le cou tailladé par strangulation, du sang encore coulant des commissures de ses lèvres et un grand hématome dans le dos. C'est dire toute l'horreur qu'a vécue cet enfant dans les mains de son ou ses tortionnaires. Et encore ce n'était pas fini, puisque l'autopsie effectuée vendredi au centre médicolégal de l'hôpital du Dr Tirichine révélait que la victime avait subi des sévices sexuels avant d'être assassiné. Comment et qui arrivera à consoler sa mère qui vient de perdre horriblement la chair de sa chair, son fils unique de surcroît ? L'enquête ouverte par la Gendarmerie nationale, qui a découvert le corps suite à un appel sur le n° vert 10 55, semble pour l'instant empreinte du sceau du secret, mais il semblerait que la cellule de communication du groupement de gendarmerie de Ghardaïa s'apprêterait à organiser un point de presse pour informer la corporation de l'avancée de l'enquête. D'autre part, nous avons appris, de source crédible, que des effets vestimentaires que portait la victime lors de sa découverte ont été envoyés pour analyse au laboratoire scientifique et de criminologie de la Gendarmerie nationale à Bouchaoui, à Alger. L. K