La lutte contre le terrorisme que mène la France en Afrique ne semble pas obéir à des principes arrêtés, mais plutôt à des considérations politiciennes, comme l'indique ce refus de Paris de toute nouvelle intervention militaire dans le sud de la Libye pour éradiquer la menace terroriste contre tous les pays de région. Interpellé hier sur la récente déclaration du chef de la diplomatie nigérienne demandant une intervention militaire occidentale contre le "terrorisme" dans le sud de la Libye, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé hier à la radio RTL qu'elle n'est pas à l'ordre du jour. "Non, une intervention, non", a répondu le ministre français des Affaires étrangères en réponse à la question du journaliste désirant savoir si elle était envisagée. Il a détourné l'attention en ajoutant : "En revanche nous avons une réunion (internationale) début mars à Rome - toute une série de pays - pour aider davantage la Libye, car c'est vrai qu'il y a des regroupements de terroristes dans le Sud." Poursuivant dans le même ordre d'idées, Laurent Fabius a indiqué : "J'ai eu récemment le Premier ministre (libyen) pour lui demander ce qu'on peut faire pour l'aider, quand je dis nous, c'est pas simplement les Français, c'est les Britanniques, les Algériens, les Tunisiens, les Egyptiens, les Américains et beaucoup d'autres, les Allemands." "Il faut combattre le terrorisme partout, ça ne veut pas dire qu'il faut avoir des gens au sol, ça veut dire qu'il faut aider les gouvernements, c'est le cas du gouvernement (libyen) qui veut se débarrasser du terrorisme", a ajouté le chef de la diplomatie française, qui s'est cependant abstenu de préciser ce que pourrait être cette aide internationale. Pour rappel, le ministre de l'Intérieur nigérien Massoudou Hassoumi avait déclaré, mercredi dernier sur Radio France Internationale, que "les puissances qui sont intervenues en Libye pour renverser le colonel Kadhafi, à la suite de quoi la Libye est devenue aujourd'hui le principal sanctuaire terroriste, doivent faire le service après-vente. Il est tout à fait légitime que la France, les Etats-Unis interviennent pour éradiquer la menace terroriste dans le sud de la Libye". "Je pense que la prise de conscience de la menace que constitue le Sud libyen est aujourd'hui assez forte", et une intervention "entre dans l'ordre du possible", avait-il souligné. Ceci étant, la question de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et singulièrement dans le sud de la Libye est à l'agenda de discussions que doit avoir en ce début de semaine le président français François Hollande avec son homologue américain Barack Obama, lors de sa visite d'Etat aux Etats-Unis. Alors que la France et les Etats-Unis jugent indispensable leur partenariat en Afrique, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a présenté, le 24 janvier, à son homologue américain Chuck Hagel le nouveau dispositif des forces françaises au Sahel pour renforcer l'efficacité de sa lutte contre les groupes jihadistes dans la région. M T Nom Adresse email