Lancée en 2011, l'initiative dite "citoyenne" Nabni (je construis) continue à exister en tant que "force de propositions". Visiblement conscients de la difficulté à imposer leurs propositions sur le terrain devant le manque d'implication des décideurs politiques, les initiateurs de Nabni mettent désormais le cap sur la "refondation de l'action de l'Etat et sa relation au citoyen". Le nouveau projet de Nabni s'intitulant "Manifeste pour une voie nouvelle", présenté hier à Alger, se veut comme un appel pour, explique-t-on, "changer profondément d'approche dans l'action de l'Etat, dans sa relation au citoyen et pour l'édification d'un Etat de droit". Jouant sur les cinq lettres composant le mot "droit", les "constructeurs" suggèrent, désormais, un Etat "détaché de la rente, redevable envers la société, ouvert au changement, incluant les citoyens dans ses décisions, transparent dans ses actions et stratège dans ses ambitions". Les initiateurs de Nabni, issus en majorité du milieu banquier et de la finance, parrainés par des opérateurs économiques, ne s'embarrassent pas, outre mesure, tant que, soutiennent-ils, leur projet s'inscrit dans le moyen et le long termes. Entre autres objectifs recherchés à travers cette démarche, explique dans son intervention Nadji Ben Hassin, expert financier, un des initiateurs de Nabni, il y a notamment le souci de permettre à notre pays de "retrouver l'ambition de développement et l'audace perdues, à l'Etat de retrouver sa crédibilité et pour que les institutions soient renforcées". Il s'agira également, ajoute-t-il, de "réduire le fossé entre l'Etat et la société, et de rétablir la confiance rompue". M. Benhassine a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'édifier une économie diversifiée afin, dit-il, de "s'émanciper de notre dépendance aux hydrocarbures, cette rente incertaine et épuisable". À court terme, les initiateurs de Nabni misent surtout sur l'autre projet nommé "NabnInitiatives" dont l'objectif, explique-t-on, est de collecter les idées des citoyens dans les domaines tous azimuts, qui seront soumises à l'étude d'experts avant leur mise au service des décideurs. Le projet de Nabni, qui s'étale jusqu'à... 2020, trouvera-t-il preneur ? S'il est très difficile de répondre à cette question dans notre pays où le paysage politique est plus que jamais flou, néanmoins l'actuel gouvernement semble accorder plus de crédibilité à l'initiative Nabni qu'à des partenaires sociaux pourtant plus reconnus dans les milieux de travail, à l'instar des syndicats autonomes de la santé et de l'éducation qui paralysent cycliquement ces deux secteurs ! Et pour cause, les initiateurs de Nabni, qui ont déjà pris part à la dernière tripartite, viennent de recevoir une invitation officielle pour participer à celle qui s'ouvre aujourd'hui à Alger... F. A Nom Adresse email