Des membres de l'initiative citoyenne, baptisée «Nabni212» (construisons 2012), pour «l'émergence d'une Algérie nouvelle», ont animé une conférence de presse, samedi à Alger, pour présenter 100 propositions relatives à une dizaine de secteurs publiées sur le Net et compte remettre à toutes les institutions officielles, aux partis et personnalités politiques. Les propositions concernent l'administration, la santé, la jeunesse, l'économie et l'emploi, le financement, le logement et le foncier, l'école, l'enseignement et la recherche, le service public, la réforme de l'Etat et enfin, la gouvernance. La gouvernance de l'Etat et des institutions est le thème qui a eu la part du lion avec une vingtaine de propositions comme le droit d'accès à l'information de l'administration, l'obligation de publication des états financiers des institutions publiques, l'obligation de déclaration du patrimoine, la définition du statut du wali et du chef de daïra et la réforme du système électoral. La 100ème et dernière mesure de ce volet appelle à renforcer l'implication de la société civile et de l'expertise nationale dans le débat sur les politiques publiques. Les intervenants ont expliqué que l'initiative a publié une dizaine de propositions chaque semaine sur le net pour les soumettre à l'appréciation des internautes. Nadjy Benhassine, membre du comité de pilotage de Nabni 2012 a souligné que l'initiative ambitionnait de lancer Nabni2020 (construisons 2020), pour proposer des actions de «rupture» pour l'année du cinquantenaire de l'indépendance le 5 juillet 2012. Il a également annoncé que l'initiative avait programmé de lancer l'observatoire Nabni des politiques publiques, qui vise à «consacrer le rôle de l'initiative dans une observation critique et constructive des politiques publiques» et à «appuyer le débat public et l'engagement citoyen». «L'observatoire ambitionne de devenir un lieu où l'expertise algérienne participe à la réflexion collective sur les politiques publiques à mettre en oeuvre ou sur les politiques déjà adoptées», a-t-il expliqué. Le porte parole de l'initiative, Abdelkarim Boudraâ, qui s'est dit «très optimiste» quant à l'application de ces propositions à court terme, a néanmoins relevé que l'application n'appartenait pas à l'initiative mais dépendait du bon vouloir des pouvoirs publics. «Nous n'avons pas la capacité pour faire du lobbying pour la mise en oeuvre de nos propositions, nous ne prétendons pas tout couvrir, et nous avons évité les sujets de grandes politiques car nous ne sommes pas dans la politique institutionnelle ni dans la politique partisane», a répondu Boudraâ à la presse. «Nabni2012» avait été lancée le 13 avril 2011 par un groupe de jeunes algériens issus de générations post-indépendance résidant en Algérie et à l'étranger, dont des chefs d'entreprise connus. Cette démarche se place, selon ses initiateurs, sur le terrain du concret, et est ouverte à tous ceux qui souhaitent apporter leurs idées et leur contribution pour le développement économique et social du pays.