Le programme de 100 mesures a déjà été soumis à plusieurs institutions de l'Etat, accompagné d'une lettre explicative de la démarche dite «non partisane». Treize semaines sont passées depuis le lancement officiel de l'initiative Nabni, le 13 avril dernier, et la dizaine de personnes qui ont fait le pari de proposer 100 mesures pour bâtir une Algérie nouvelle au 5 juillet 2011 a clairement atteint son objectif. Le comité de pilotage de Nabni a organisé une conférence de presse, hier matin à la salle Frantz Fanon, pour présenter les mesures en question. «Il s'agit de 100 mesures simples et réalisables en un an qui peuvent améliorer le quotidien des Algériens», explique Najy Benhassine, économiste, membre du comité de pilotage de Nabni. Ces mesures se rapportent à 10 thèmes soigneusement choisis par le comité de pilotage de Nabni, dont l'administration, la santé, la jeunesse, le développement économique, l'école et la formation ainsi que la gouvernance de l'Etat et des institutions. Si la publication de ces mesures est maintenant chose faite, les questions concernant leur réalisation restent posées. Qui doit justement mettre en œuvre ces mesures ? «L'Etat, de par ses différentes institutions», répond Abdelkrim Boudraa, porte-parole du comité de pilotage. C'est justement dans la mise en œuvre de ces mesures que réside toute la fragilité de l'initiative. Si d'énormes efforts ont été consentis pour élaborer un programme documenté et juste, son élaboration ne dépend à présent que du bon vouloir des décideurs. Le programme de 100 mesures a été finement documenté et soumis à plusieurs institutions de l'Etat, accompagné d'une lettre qui explique la démarche «non partisane, participative et citoyenne» du groupe, qui reste disponible pour toute aide à apporter pour l'application des propositions faites. Un plan d'action a été pensé par l'équipe de Nabni – qui s'est élargie à une cinquantaine de personnes actuellement – pour porter ce projet et sensibiliser le plus grand nombre. «Nous comptons prendre contact avec toutes les institutions de l'Etat, le gouvernement, la présidence de la République, des personnalités publiques et des partis politiques pour tenter de les convaincre de porter ce programme, mais nous aimerions aussi voir des syndicats ou tout autre membre de la société civile s'approprier ce projet s'il répond toutefois à leurs préoccupations actuelles», explique Abdelkrim Boudraa. En attendant que des entretiens soient programmés avec les officiels, le groupe Nabni propose d'ores et déjà de s'appliquer à construire le projet Nabni 2020. Beaucoup plus vaste et concernant des mesures plus stratégiques à l'horizon 2020, ce deuxième volet concernera 8 thèmes dont la diversification de l'économie et de l'emploi, la justice, la santé, la ville et l'urbanisme, l'éducation, entre autres sujets. En guise d'épilogue des 100 mesures pour une Algérie nouvelle, Nabni a misé sur le renforcement de la société civile en créant l'observatoire Nabni des politiques publiques. «C'est un espace d'expression qui sera ouvert sur le site de l'initiative (nabni.org) et qui aura pour objectif le suivi de la mise en œuvre des 100 mesures et la publication d'avis et de critique ouverts à tous les citoyens», explique Najy Benhassine. Reste à attendre la réponse des pouvoirs publics à ce projet ambitieux et tellement simple à la fois.