L' initiative louable de la commune de Tifra d'ériger une stèle perpétuant le souvenir du sacrifice suprême de quinze combattants tombés au champ d'honneur, le 6 novembre 1961, au lieu-dit Ikhjene, a drainé une foule nombreuse, souvent venue de très loin pour témoigner sa reconnaissance et rendre hommage à ses glorieux martyrs. Parmi ces hommes et ces femmes de tous âges, figurent les familles des victimes, d'anciens compagnons d'armes ainsi que des élus de la région. Cette contrée, qui fut le théâtre de violents combats et de victoires éclatantes pendant la lutte de Libération nationale, a payé un lourd tribut, en hommes et en femmes, à la guerre et enfanté des héros anonymes de l'indépendance de l'Algérie. Elle vit aujourd'hui dans des conditions déplorables. Peu de progrès, des réalisations pouvant changer les conditions d'existence des habitants sont malheureusement insuffisantes dans ces villages martyrs où la plaie du chômage est devenue endémique. La cérémonie à débuté, dès l'arrivée du wali de Béjaïa, par la levée des couleurs et au son de l'hymne national. L'émouvante évocation par de jeunes écoliers et écolières de chacun des noms gravés sur la stèle et la lecture d'un poème dédié à la mémoire de l'un d'eux, l'aspirant Khlil Amrane dit Si Ali, responsable du service de santé de la zone, a suscité une grande émotion et fait surgir des larmes de tristesse. Il faut rappeler que Khlil Amrane est issu d'une famille de révolutionnaires. Deux de ses frères, Abdelatif, étudiant en droit, nommé responsable de wilaya chargé de l'UGTA, et Abbas, sont tombés au champ d'honneur. Etudiant en 3e année de chirurgie dentaire, Khlil, dont l'hôpital de Bejaïa porte aujourd'hui le nom, avait rejoint lui aussi l'ALN en 1956, après la grève des étudiants. Nommé aspirant en zone 2, Wilaya 3, il avait pour mission de former des infirmiers mais aussi de soigner les blessés et les malades, tâche qu'il avait remplies avec courage et abnégation. Estimé de tous, il a laissé un souvenir impérissable dans la mémoire de ses compagnons et de tous ceux qui l'avaient connu et aimé. Que s'était-il passé en ce funeste 6 novembre 1961, quatre mois à peine avant le cessez-le-feu ? L'ennemi, au moyen de la dénonciation, avait, ce jour-là, visé l'hôpital de l'ALN, implanté en aval de la forêt d'Akfadou au fond d'un ravin vertigineux lequel, heureusement, n'avait pas été repéré. En fait, ce sont trois caches, implantées aux environs de l'hôpital et servant aux djounoud de passage, qui furent découvertes et anéanties. Les martyrs qui furent dénombrés sont tous des jeunes dont l'âge oscille entre 17 et 30 ans. Ils reposent maintenant sur les lieux même où ils ont versé leur sang. Les anciens membres du service de santé de l'ALN, compagnons de l'aspirant Khlil Amrane, en l'occurrence Agsous Arab, Mezouari Mohand-Larbi, Abdelmadjid Azzi, sont présents aux côtés de ses frères Rabah et Omar, pour témoigner de leur fidélité et rendre un vibrant hommage à nos glorieux martyrs. Abdelmadjid Azzi Nom Adresse email