Au moment où des Américains, des Canadiens et bien d'autres encore viennent proposer à l'Algérie de nouvelles techniques de construction de qualité, moins coûteuses, rapides à réaliser et respectueuses de l'environnement (réduction à 75% des émissions en CO2), les Français insistent sur l'utilisation du béton. C'est du moins ce qui ressort du 10e séminaire international sur les technologies du béton organisé hier à l'hôtel El-Aurassi par Lafarge sous le thème "Construire des villes meilleures". Il a été question, alors, de voies et moyens à même de permettre aux gens de "Vivre ensemble et vivre mieux". En d'autres termes, dans l'Algérie de 2014, où d'énormes moyens sont consacrés à la réalisation d'habitats et autres édifices (entreprises, ministères, hôpitaux, usines, etc.), il est clair que l'absence d'une politique urbanistique cohérente donne lieu à des situations de vie exécrable et, surtout, qui pourraient devenir une source de maux à craindre absolument. À ce propos, une étude intéressante réalisée par Ipsos a été présentée à l'occasion. Demander à quelqu'un, à titre d'exemple, s'il est fier d'habiter sa ville, la réponse dans la plupart des cas ne peut être qu'un grand "oui". Quoi qu'il en soit, sur les 621 personnes interviewées, plus de la moitié des Algérois sont satisfaits de vivre dans la capitale. La ville idéale, selon eux, est avant tout une ville sûre (52%), conviviale (25%), écologique (35%). À leurs yeux, les espaces verts et les bâtiments historiques sont les principaux facteurs de beauté (86%) et 80% réclament des quartiers piétonniers, alors que 96% plaident pour de nouveaux bâtiments avec une nouvelle architecture. Passeront ensuite nos illustres architectes à l'image d'Akli Amrouche, Mohamed-Larbi Merhoum, ou encore Faïdi Halim pour aborder "les enjeux de l'urbanisme en Algérie". Et d'expliquer qu'"une ville a besoin de mémoire et les hommes ont besoin de repères". En d'autres termes, l'art de bâtir ne se conçoit pas en termes de réalisation à même d'entasser les gens. "L'urbanisme se construit autour de cette imbrication de l'espace public et privé et l'idée de construire une collectivité où les gens peuvent vivre ensemble", soutiennent les experts en la matière, insistant, avec force, sur la pertinence de "reconquérir les espaces publics à partir de techniques innovantes". "En marge de la rencontre, le secrétaire général du ministère de l'Habitat a confié que plus de 63 milliards de dollars ont été alloués par l'Etat algérien pour la réalisation de tous les projets de construction entre 2010 et 2014." Une somme impressionnante qui n'a pas manqué d'attiser la convoitise des uns et des autres. À la question de savoir si les Algériens résidant à l'étranger avaient droit au logement, le representant du ministère répondra : "L'idée n'est qu'au stade de la réflexion et la réflexion peut parfois prendre beaucoup de temps." N. S Nom Adresse email