L'appel à la neutralité lancé la veille par l'ancien chef de gouvernement et candidat à l'élection présidentielle, Ali Benflis, n'a pas eu l'effet dissuasif sur le Forum des chefs d'entreprise. L'association patronale, après plusieurs reports, a tenu, jeudi à l'hôtel El-Aurassi (Alger), son assemblée générale extraordinaire à l'issue de laquelle elle a officiellement annoncé son soutien à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika. "Réunis en assemblée générale extraordinaire ce jeudi 13 mars 2014, les membres du Forum des chefs d'entreprise conviennent que notre pays, dans sa quête de développement économique et social, engage une nouvelle étape qui s'ouvre dans une conjoncture internationale tendue", souligne l'organisation patronale dans son communiqué. Le Forum des chefs d'entreprise considère que "cette nouvelle étape doit consolider la stratégie qui fonde l'action de notre gouvernement, guidée par des politiques orientées vers le renforcement du secteur productif, le développement de l'investissement, l'émergence de nouvelles entreprises et la valorisation de notre potentiel économique au sens large pour donner une vigueur nouvelle à notre processus de développement économique et social". Le FCE estime que "cette politique doit être poursuivie avec détermination". Aussi, il soutient "le programme de M. Abdelaziz Bouteflika" et "exprime sa volonté à demeurer mobilisé aux côtés des pouvoirs publics, comme il l'a toujours été jusqu'ici, pour contribuer positivement aux efforts d'édification d'une économie performante, prospère et solidaire". L'assemblée générale extraordinaire n'a duré que quelques minutes. Prévu initialement à bulletins secrets, le vote a eu lieu à main levée. Sur les 268 membres que compte l'organisation, 130, dont une trentaine de procurations, auraient assisté à l'assemblée générale. Beaucoup de chefs d'entreprise ont préféré ne pas s'afficher. Mais contrairement à la première, l'assemblée générale extraordinaire tenue jeudi pouvait délibérer quel que soit le nombre des présents. Mais certains patrons regrettent la façon avec laquelle cela s'est déroulé. Les partisans de la neutralité du FCE auraient préféré s'exprimer à bulletin secret. Ils affirment avoir été surpris par la question posée à l'assemblée générale. Ils pensaient que le président du FCE allait leur demander "s'il était opportun ou non pour le forum de s'exprimer sur des questions partisanes". Contre toute attente, "il a demandé aux membres s'ils sont d'accord pour que le FCE renouvelle son soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika", nous dit-on sans avoir au préalable ouvert le débat. "C'est la plus courte assemblée générale de l'histoire du FCE", nous a indiqué un membre, affirmant que certains chefs d'entreprise étaient encore à l'extérieur de la salle. Pour ce patron, partisan de la neutralité de l'organisation, "c'est un véritable coup de force". Dans la lettre de rappel pour la tenue de l'assemblée générale extraordinaire, adressée aux membres du FCE, Réda Hamiani avait souligné l'importance du "rendez-vous" et les a invités "tous à y participer afin d'aboutir à une décision représentative de la majorité des membres qui sera traduite dans l'urne, concernant le positionnement du Forum des chefs d'entreprise sur son implication dans les échéances électorales". Seul Slim Othmani avait répondu au président du FCE en lui signifiant qu'il n'assistera pas à l'assemblée générale. "Monsieur le président, sans vouloir aller dans la polémique, je tenais à vous informer que je ne me présenterai pas à cette assemblée générale extraordinaire et je ne donnerai aucune procuration à qui que ce soit, pour la simple et unique raison que l'ordre du jour de cette assemblée contrevient de façon franche aux statuts du FCE et nous place de facto en infraction avec la nouvelle loi sur les associations", a écrit M. Othmani dans sa réponse, reprise par le site MaghrebEmergent, à la convocation à l'assemblée générale extraordinaire. Les partisans du quatrième mandat pour Bouteflika affirment que les choses se sont déroulées en toute transparence et démocratie, ajoutant que "l'assemblée générale est souveraine". M R Nom Adresse email