Il faut dire que la position du FCE sur la présidentielle, et particulièrement sur le 4e mandat du chef de l'Etat, a suscité une véritable polémique. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a exprimé jeudi dernier son soutien au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain. Dans un communiqué rendu public à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire, le Forum a également exprimé sa volonté «à demeurer mobilisé aux côtés des pouvoirs publics, comme il l'a toujours été jusqu'ici pour contribuer positivement aux efforts d'édification d'une économie performante, prospère et solidaire». Les membres du FCE ont, par ailleurs, convenu que l'Algérie, dans sa quête de développement économique et social, «engage une nouvelle étape qui s'ouvre dans une conjoncture internationale tendue». L'organisation patronale a considéré que cette nouvelle étape «doit consolider la stratégie qui fonde l'action de notre gouvernement, guidée par des politiques orientées vers le renforcement du secteur productif, le développement de l'investissement, l'émergence de nouvelles entreprises et la valorisation de notre potentiel économique au sens large pour donner une vigueur nouvelle à notre processus de développement économique et social». Le FCE a estimé aussi que cette politique «doit être poursuivie avec détermination». Il faut dire que la position du FCE sur la présidentielle et particulièrement sur le 4e mandat du chef de l'Etat a suscité une véritable polémique. L' organisation patronale s'est retrouvée obligée ou sommée de se prononcer sur des questions politiques. Pour Nassim Kerdjoudj, membre du conseil exécutif du FCE, il s'est défendu en estimant qu' il s'agit là d'un «faux débat». «Toutes les organisations patronales dans le monde sont des organisations qui font de la politique! La question qui doit être posée est: est-ce que la prise de position a un sens ou pas? A mon avis, non», explique-t-il. «Une assemblée générale sur la prise de position ou non par rapport à l'élection présidentielle ne doit pas être organisée en période d'échéance électorale» soutient-il. «Il faut être cohérent avec ses principes. Jusqu'à présent, le Forum a pris position. Et du moment qu'on décide de changer de cap, il faut qu'il y ait un débat et ce débat ne devrait pas avoir lieu en pleine échéance électorale», ajoute-t-il. L'air quelque peu embarrassé, un autre chef d'entreprise explique, sous couvert de l'anonymat, sa participation en deux phrases: «C'était finalement un vote à main levée et non à bulletin secret. J'ai voté parce qu'ils peuvent briser les gens.» «On suit le train», se contente de dire un autre patron rencontré dans le hall de l'hôtel El Aurassi à l'issue de la rencontre.