C'était prévisible, la légère récession du marché en 2013 s'est terriblement répercutée sur la tendance des ventes au Salon international de l'automobile d'Alger (SIAA-2014). Décryptage. Inauguré mercredi dernier, le SIAA-2014 a connu une grande affluence, à tel point où les véhicules exposés sont devenus invisibles. Mais ce rush n'a pas, pour autant, profité pour les ventes du véhicule neuf. Hormis quelques concessionnaires qui ont enregistré des ventes appréciables, les autres, voire la majorité s'est mordu les doigts. C'était prévisible, quand on sait que le SIAA de mars 2013 avait déjà annoncé la couleur de la chute du marché. Une chute brutale qui touche tous les segments sans exclusive, et ce, malgré les remises affichées, allant de 30 000 à 50 000 DA sur les entrées de gamme, de 100 000 à 150 000 DA sur la moyenne gamme et de 250 000 à 400 000 DA sur le haut de gamme. On a l'impression que le client est venu, cette fois, "sanctionner" le marché du véhicule neuf. Les seuls concessionnaires qui continuent de maintenir le niveau de vente malgré tout sont ceux qui ont misé tout au long des années 2010, 2011 et 2012 sur le service après-vente, la proximité et la qualité de service. D'ailleurs, la tendance s'est vite dessinée dès le premier jour en voyant les voitures coréennes, allemandes, françaises et japonaises prises d'assaut par les acheteurs. Au second jour, la fièvre des nouveaux acquéreurs s'est vite estompée, et la majorité des commerciaux a chômé. Pourtant, les nouveautés sont là, avec leurs lots d'accessoires offerts, d'extension de garantie de 2 à 5, voire jusqu'à 7 ans, d'adaptation de motorisations tropicalisées au climat chaud d'Algérie, mais aussi d'adaptation aux besoins précis des clients. On l'avait prédit dans notre édition de mardi dernier. Le SIAA-2014 n'a fait que le confirmer : le croquis du marché de cette année s'est finalement dessiné à la faveur d'une chute brutale des ventes. Parallèlement, certains concessionnaires continuent à livrer des centaines de voitures pendant un salon international qui laisse sur leur faim les autres, ceux qui n'ont pas pris au sérieux le fléchissement consommé en 2013 et annoncé à la hausse, soit de 10%, pour 2014. Le manque à gagner est énorme, d'autant qu'un espace moyen d'exposition s'élève entre 4 et 5 millions de DA, sans compter les charges, les employés recrutés pour la circonstance et les budgets énormes alloués aux opérations de marketing et de communication. Là aussi, on a l'impression que le client est devenu de plus en plus exigeant sur la qualité de service, la fidélisation, les avantages dans la vente et l'après-vente et la disponibilité du produit et de la pièce de rechange. Une exigence dictée par le souci de la revente sur un marché d'occasion dopé par les spéculateurs et les polices d'assurances de plus en plus onéreuses. Il reste encore 7 jours pour renverser la tendance. Mais là, il faudra faire des choix... F. B. Nom Adresse email