Les finances publiques de la Tunisie sont dans un état critique et l'Etat a eu recours à des "mesures exceptionnelles" pour garantir le versement des salaires d'avril, a affirmé jeudi le porte-parole du gouvernement. "Aujourd'hui, les finances publiques passent par une situation difficile, pour ne pas dire critique, surtout au niveau des liquidités", a déclaré Nidhal Ouerfelli, qui est également ministre auprès du chef du gouvernement en charge du suivi des Affaires économiques, cité par des radios locales. Le ministère des Finances a dû recourir à des "mesures exceptionnelles (...) pour couvrir les salaires d'avril 2014", a-t-il ajouté, sans préciser quelles mesures avaient été prises. Pour couvrir ses dépenses, l'Etat compte sur des prêts de 2,4 milliards de dinars (plus d'un milliard d'euros) mais doit encore trouver 600 millions de dinars (plus de 270 millions d'euros) d'ici juillet, a-t-il poursuivi. Le déficit commercial de la Tunisie s'est également creusé sur les trois premiers mois de 2014, selon des chiffres officiels. Les importations ont augmenté de 7,9% par rapport à la même période l'an dernier, tandis que les exportations ont baissé de 1,8%. L'économie tunisienne a fortement pâti de l'instabilité qui a suivi la révolution de 2011 et la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali. Le secteur-clé du tourisme a connu une chute vertigineuse avant de se reprendre lentement, et des conflits sociaux alimentés par la pauvreté et le chômage continuent d'agiter régulièrement le pays. Environ 15% de la population active est sans emploi, un taux qui dépasse les 30% chez les diplômés. R. I./Agences Nom Adresse email