Les transferts des émigrés algériens sont certainement plus importants que ce chiffre qui ne se base que sur les sommes empruntant le canal bancaire. Les envois de fonds de l'émigration algérienne vers l'Algérie se sont élevés à 2 milliards de dollars en 2013 (1% du PIB) contre 1,94 milliard de dollars en 2012, a indiqué la Banque mondiale dans sa note d'information sur "les migrations et le développement" publiée à l'occasion de la tenue de sa réunion de printemps du 11 au 13 avril à Washington. Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), l'Algérie a été le 5e plus gros pays récipiendaire des transferts de fonds de l'émigration à l'étranger en 2013, au même titre que la Tunisie, alors que la première place revient toujours à l'Egypte avec 17,5 milliards de dollars reçus l'année dernière de ses ressortissants, suivie par le Liban et le Maroc avec 7 milliards de dollars. La Jordanie a reçu 4 milliards de dollars. Durant ces quatre dernières décennies, les transferts de fonds de l'émigration algérienne se sont chiffrés à 211 millions de dollars en 1970 puis à 406 millions de dollars en 1980 et à 352 millions de dollars en 1990, avant de remonter à 790 millions de dollars en 2000. Le montant le plus élevé avait été atteint en 2008 avec 2,202 milliards de dollars avant de reculer à 1,94 milliard de dollars en 2011 et 2012 puis remonter légèrement à 2 milliards de dollars en 2013. Ces montants ne reflètent pas la réalité. Les transferts des émigrés algériens sont, certainement, plus importants que ce chiffre, qui ne se base que sur les sommes empruntant le canal bancaire. À cause des marges de profit importantes des banques, mais aussi de la différence importante entre les taux de change officiel et parallèle, les voies informelles sont plus utilisées. Par ailleurs, selon des experts, l'absence d'agences bancaires algériennes à l'étranger dissuade les immigrés à transférer leur argent par voie bancaire. La Banque mondiale note qu'en 2013, les envois de fonds ont été importants dans toutes les régions sauf l'Amérique latine et les Caraïbes et la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, où les deux principaux bénéficiaires, le Mexique et l'Egypte, ont accusé un recul qui s'explique en partie par les départs et expulsions des Etats-Unis et d'Arabie saoudite, respectivement. Les deux pays ont cependant conservé leur place parmi les dix plus gros bénéficiaires des envois de fonds à l'échelle mondiale. La note de la Banque mondiale relève la multiplication des expulsions l'année dernière : rien qu'en Arabie saoudite, plus de 370 000 migrants ont été renvoyés dans leurs pays d'origine au cours des cinq mois écoulés depuis novembre 2013. Nombre de ces migrants venaient d'Ethiopie, d'Egypte et du Yémen. Aux Etats-Unis, plus de 368 000 personnes (la plupart des migrants cherchant à entrer aux Etats-Unis et appréhendés à la frontière) ont été expulsés vers leurs pays d'origine en Amérique latine et dans les Caraïbes, en particulier le Mexique, le Salvador, le Guatemala et le Honduras. L'Inde s'est maintenue au premier rang des bénéficiaires des envois de fonds de l'émigration, avec 70 milliards de dollars d'envoi de fonds en 2013. Les autres gros bénéficiaires étaient la Chine (60 milliards de dollars), les Philippines (25 milliards de dollars), le Mexique (22 milliards de dollars), le Nigeria (21 milliards de dollars), l'Egypte (17 milliards de dollars), le Pakistan (15 milliards de dollars), le Bangladesh (14 milliards de dollars), le Viet Nam (11 milliards de dollars) et l'Ukraine (10 milliards de dollars). En pourcentage du PIB, les plus gros bénéficiaires d'envois de fonds étaient le Tadjikistan (52%), la République kirghize (31%), le Népal et Moldova (25% chacun), Samoa et le Lesotho (23% chacun), l'Arménie et Haïti (21% chacun), le Liberia (20%) et le Kosovo (17%). La Banque mondiale indique que le Nigeria prépare une émission d'obligations de la diaspora afin de mobiliser l'épargne de cette population et accroître les financements pour le développement. L'institution de Bretton Woods souligne que des mesures doivent encore être prises pour réduire le coût de l'envoi de fonds par des circuits officiels, malgré les progrès accomplis dans cette voie. M. R Nom Adresse email