Tôt ou tard, le pétrole ne sera plus là, mais les générations futures, elles, seront bien là, à pâtir des inconséquences des gouvernants qui se seront succédé aux commandes de ce pays. Les générations futures voudront forcément savoir pourquoi leurs ancêtres n'ont pas pu, ou su, mettre à profit tout le temps et l'argent qu'ils avaient eu pour laisser un pays où il fait bon vivre. Les technologies de l'information et de la communication aidant, les générations futures perceront inévitablement le secret et connaîtront avec exactitude les sources de leur malheur. Après quoi, les uns, magnanimes, excuseront leurs ancêtres, d'autres, audacieux, retrousseront les manches et se mettront au travail, d'autres encore, sans pitié ceux-là, iront pisser sur les tombes de leurs aïeux. Cela étant dit, revenons aux générations actuelles, plus précisément à celle qui est au pouvoir et qui ne semble pas mesurer l'étendue des dégâts qu'elle a occasionnés et qu'elle occasionne encore, en offrant notamment l'occasion à nos détracteurs de nous affubler du peu glorieux sobriquet "la risée du monde". Certes, une occasion en or se présente à nous le 17 avril prochain, mais encore faudra-t-il avoir le courage et l'honnêteté nécessaires pour ne pas la rater bêtement. Logiquement, un homme qui a passé quinze ans au pouvoir a eu le temps pour réaliser tout ce qui lui tenait à cœur. S'il n'avait pas pu le faire en étant en bonne santé, le ferait-il dans l'état où il est ? Il est à se demander d'ailleurs si ceux qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes ont réellement l'Algérie dans le cœur. En tout cas et de l'avis de tous, le prochain mandat sera celui de la dernière chance. Ou l'Algérie amorce un décollage et regagne le groupe des pays émergents, ou elle reste dans son statu quo qui le mènera droit au chaos. Une chose est sûre, faire décoller l'Algérie avec les énormes moyens du bord, sera dans les cordes du premier président venu, pour peu que ce dernier se comporte comme tout président qui se respecte, c'est-à-dire être fort physiquement et mentalement, digne devant l'adversité et la volonté divine, respectueux envers le peuple et les lois de la République dont la Constitution, etc.. Dire qu'il faut mettre son pays à l'abri de l'insécurité alimentaire est une lapalissade. Il faut plutôt agir, et la plus vite sera le mieux. Bien des pays plus petits et moins nantis que nous s'en sortent à merveille dans ce domaine. Regardez l'Uruguay ! Continuer donc à importer massivement des céréales, des viandes, du lait en poudre et d'autres produits alimentaires de première nécessité est suicidaire à terme. Le futur président de la République qui sait tout cela, aura certes du pain sur la planche, mais aura aussi beaucoup d'atouts en main. Il lui suffira juste de moderniser l'agriculture et, pourquoi pas, lancer le défi de rendre l'Algérie un pays exportateur de produits agricoles. Moderniser l'agriculture n'est pas la mer à boire, mais allez savoir pourquoi des gens continuent encore à nous expliquer, l'air pédant, qu'il est très difficile d'avoir à longueur d'année du fourrage vert, un aliment indispensable pour une production laitière abondante. Qu'il est difficile de produire du maïs en quantité suffisante, et qu'il est même difficile de lutter contre les adventices, causes des rendements très faibles de nos céréales. Non, non et non ! Le futur président doit impérativement mettre fin à ce défaitisme qui ne dit pas son nom, et mettre les destinées de notre agriculture entre de bonnes mains, celles qui sauront très bien cultiver la luzerne et le bersim, par exemple, pour avoir du fourrage vert durant toute l'année ; produire des céréales dépourvue de mauvaises herbes, donc en quantité et de qualité. Des mains qui agiront techniquement, quoi ! Si un jour nous réalisons dans toutes les spéculations les performances des producteurs de pommes de terre d'El Oued, nous pourrons dire, enfin, que nous sommes devenus un peuple qui mange ce qu'il produit. Un peuple sécurisé sur le plan alimentaire. A. B. Nom Adresse email