Confortés dans leur choix du boycott de l'élection présidentielle qui a enregistré un taux d'abstention record de près de 49%, les animateurs de la Coordination nationale pour le boycott comptent faire fructifier cette victoire en prenant d'ores et déjà langue avec des partis et personnalités dans la perspective de la tenue d'une conférence nationale pour la transition démocratique. Dans un communiqué sanctionnant la réunion tenue samedi au siège d'Ennahda, à Alger, par les chefs de parti composant cette entité (Ennahda, FJD, Jil Jadid, MSP et RCD) et Ahmed Benbitour, il est mis l'accent sur la nécessité de "multiplier les contacts entre les différents membres de la Coordination en tenant des rencontres hebdomadaires et les élargir à des partis politiques sérieux et des personnalités agissantes". Les animateurs de la Coordination ont réitéré aussi leur volonté à "continuer la lutte et d'aller vers l'organisation d'une conférence nationale pour la transition démocratique dans le but d'instaurer des règles d'une saine compétition politique à même de consacrer la volonté populaire et construire de vraies institutions qui bénéficient de la confiance des citoyens". "Cette semaine, nous allons prendre contact avec certaines personnalités et responsables de partis. La semaine prochaine, nous allons tenir une réunion d'évaluation", a confié un membre de la Coordination. Qui sont ces personnalités ? Notre interlocuteur refuse de donner des noms, leur laissant le soin de les annoncer eux-mêmes. "Ce n'est qu'une fois l'ensemble des entretiens menés et achevés qu'on arrêtera la date d'une réunion qui rassemblera tout le monde, laquelle devrait être suivie de la grande conférence nationale pour la transition démocratique", a expliqué Mohcine Belabbas, le président du RCD, pour le site Algérie-Express. Abderrezak Mokri a déjà fait part, lors d'une conférence de presse animée mardi 15 avril au siège national de son parti, de contacts entre les membres de la Coordination et d'autres figures de l'opposition. Le président du MSP s'était, par ailleurs, prononcé en faveur d'une transition inclusive, c'est-à-dire élargie à tous les acteurs politiques, y compris le pouvoir. D'autre part, les partisans du boycott ont procédé à une évaluation approfondie de l'élection présidentielle du 17 avril, estimant que le taux de participation n'a guère dépassé les 20%. "Le taux d'abstention dépasse largement celui annoncé officiellement. Il dépasse les 80%. Le gonflement du taux de participation n'a pas échappé au peuple algérien et l'image du jour du scrutin a démontré la désaffection des électeurs", a assuré la Coordination qui dit saluer à sa juste valeur "l'adhésion massive" des Algériens au mot d'ordre du boycott, qui est en phase avec une grande partie de l'opinion publique algérienne. A. C. Nom Adresse email