La Coordination des partis et des personnalités politiques qui ont opté pour le boycott de l'élection présidentielle, représentée par le MSP, le RCD, Ennahda, le FJD, Jil El Jadid et Ahmed Benbitour, a annoncé, hier, la tenue d'une conférence nationale juste après le rendez-vous électoral « pour instaurer une transition démocratique ». Au cours d'une conférence de presse, les membres de la Coordination ont précisé que les démarches pour la tenue de cette rencontre, qui regroupera toutes les forces politiques, y compris le FFS, et les personnalités ont déjà commencé. Dans un communiqué lu avant l'intervention des chefs des partis politiques, les boycotteurs du scrutin présidentiel ont évoqué les irrégularités constatées durant la campagne électorale. Ils estiment que le processus électoral « connaît des dépassements, de la violence verbale et physique ainsi que des provocations de la part des représentants du pouvoir politique en place ». Ils ont également dénoncé le parti pris des institutions de l'Etat en faveur du candidat Président. Le président de Jil El Jadid, Sofiane Djilali, a fustigé l'utilisation massive de l'argent et des moyens matériels des Algériens durant cette campagne électorale. Pour le président du RCD, Mohcen Belabbas, la transition est de passer d'un système archaïque à un système démocratique. Toutefois, il a estimé qu'elle ne se pourra se faire que par la construction d'un nouveau rapport de force qui forcera les hommes du système à négocier leur retrait du pouvoir. Lakhdar Benkhellaf, représentant du parti d'Abdallah Djaballah (FJD), a, de son côté, estimé que le pays est dans une situation dangereuse. Il a lancé un appel aux candidats à l'élection présidentielle de se retirer de la bataille électorale, qu'il qualifie de « mascarade ». Pour sa part, Abderrazak Makri, président du MSP, a focalisé son intervention sur les visites du secrétaire d'Etat américain John Kerry et de l'émir du Qatar. Makri s'interroge à qui profitent ces visites en pleine campagne électorale si ce n'est au pouvoir. Il a appelé à une transition démocratique pacifique. Ahmed Benbitour, qui a abordé le volet économique, a mis en garde contre les problèmes économiques de l'après-2019 qui coïncidera avec une forte inflation. « Le prochain président de la République devra travailler 16 heures par jour », a-t-il conclu. Par ailleurs, les conférenciers ont annoncé préparer des rassemblement du 14 au 16 avril à Bechar, Oran, Constantine, Chlef, Batna et Ouargla pour sensibiliser les électeurs à boycotter les urnes.