Le programme du chef de l'Etat prévoit l'intensification de l'exploration et le développement de gisements pour accroître les réserves de pétrole et de gaz. Mettre fin à la tendance baissière en termes de production de pétrole et de gaz, augmenter le niveau d'extraction global des hydrocarbures et, partant, nos exportations d'hydrocarbures, tel est le challenge que doit relever Sonatrach au cours des cinq prochaines années. à cet effet, un programme d'investissement de 120 milliards de dollars dont 80% consacrés à l'amont est prévu au cours de la période. La compagnie pétrolière nationale vise donc à intensifier l'exploration et le développement de gisements. La question est de savoir si les fruits de cet effort seront récoltés au cours du quinquennat. En tout état de cause, la dizaine de gisements de gaz et de pétrole qui devraient booster la production de pétrole et de gaz de l'Algérie, du moins compenser le déclin des anciens gisements, ne sera mis en service qu'à partir de 2016. En attendant, les nouveaux gisements mis en service : El-Merk, le pôle Gassi Touil –Rhourde Nouss et Menzel Ledjmat Est et la montée de la production de gaz d'In Amenas au niveau d'avant le drame de Tiguentourine prévu pour l'année 2014 devraient atténuer l'importance de la baisse de notre production d'hydrocarbures en 2014-2015. Si la contrainte volume pourrait être levée au cours de la moitié du quinquennat, en revanche les prix du gaz et du pétrole au cours de la période constituent un aléa à ne pas négliger. Pour le pétrole, la tendance à la hausse pourrait se maintenir. En tout cas, les prévisions du FMI pronostiquent un baril de brut à plus de 100 dollars en 2014- 2015 ; mais pour le gaz, la question est de savoir si on va assister à une reprise de la demande, notamment en Europe, anticipée en 2016 par des experts. L'incertitude réside également en la capacité de Sonatrach à pénétrer les marchés asiatiques et à renouveler ses contrats gaziers. Elle part avec un atout : la réception des deux trains de liquéfaction d'Arzew et de Skikda d'une capacité supplémentaire de 12 milliards de mètres cubes/an qui lui apporteront une plus grande flexibilité à partir de 2014. Mais la question est de savoir si elle va surmonter les pressions des compagnies internationales qui veulent baisser les prix du gaz fixés dans les contrats long terme, pouvoir renouveler les contrats qui arriveront à terme au cours de la période et en décrocher de nouveaux. Les regards seront donc braqués sur l'évolution du secteur des hydrocarbures qui continuera à financer essentiellement l'économie nationale durant la période. Avec des recettes entre 60 et 70 milliards de dollars, on arrivera juste à boucler le budget si le niveau des dépenses publiques est maintenu. Avec une hausse des dépenses de l'Etat, on serait en plein dans un scénario prévu par les hydrocarbures : la fonte des excédents accumulés dans le fonds de régulation. En cas de retournement du marché pétrolier durant la période, l'Algérie peinera pour financer son développement. Ce scénario plongera tôt ou tard l'Algérie dans la crise. A moins de mettre en œuvre durant le quinquennat les changements attendus en termes de dynamique économique, en termes de dynamique de Sonatrach. K. R. Nom Adresse email