Après deux journées de grande tension et de violents affrontements entre des manifestants et les services d'ordre qui ont empêché la marche du 20 Avril, le calme est revenu, hier à Tizi Ouzou, où aucun incident n'a été enregistré et où la raison a fini par l'emporter après le risque d'embrasement devenu imminent. Si la situation contrastait avec la veille, lorsque les affrontements ont repris dans la journée et se sont poursuivis entre les forces antiémeutes et des groupes de jeunes jusqu'à une heure tardive de la soirée, la colère provoquée par la vidéo montrant des scènes où des policiers s'adonnaient au lynchage des manifestants était, par contre, toujours perceptible. Une enquête a été, pour rappel, diligentée, avant-hier, par le DGSN, Abdelghani Hamel, au sujet de cette vidéo lors de la répression de la marche du 20 Avril. Une enquête qui se poursuit toujours à Tizi Ouzou et où des informations non confirmées évoquent de probables mesures conservatoires qui seraient prises à l'encontre de cinq policiers présumés impliqués dans l'affaire. Pour rappel, à l'annonce de l'ouverture de l'enquête, la DGSN a estimé que "le contenu de la vidéo donne à voir des comportements inacceptables et portant atteinte à la police" et qu'il relevait donc de la "nécessité de prendre toutes les mesures disciplinaires et juridiques nécessaires contre toute personne ayant enfreint les règles concernant la dignité du citoyen et l'éthique". Des propos qui laissent deviner toute la sévérité des sanctions envisagées par la DGSN à l'encontre de ses éléments dont l'implication sera confirmée par l'enquête. La DGSN n'a plus, en tout cas, le choix après que son image ait été déjà sérieusement malmenée suite aux dépassements commis par certains de ses éléments à Ghardaïa. À Tizi Ouzou, c'est toute la population qui est encore choquée par le comportement des policiers que donne à voir une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux. La vidéo montre un jeune déjà évanoui, torse nu et traîné par terre par des policiers dont certains en uniforme et d'autres en civil. Dans la même journée d'hier, l'APW de Tizi Ouzou, par le biais de son exécutif, a rendu public un communiqué à travers lequel elle dénonce ce qu'elle considère comme une "riposte disproportionnée des services de sécurité à l'action citoyenne des manifestants". Tout en déplorant la tournure qu'a prise une marche pacifique pour une revendication aussi pacifique que légitime, l'exécutif de l'APW s'élève contre "les agissements irresponsables de quelques agents de sécurité à l'encontre de jeunes manifestants, tels que vus sur Internet". Tout en déplorant les actes de vandalisme qui ont occasionné des dégâts sur les biens de citoyens et publics, l'exécutif de l'APW a appelé les citoyens à plus de vigilance pour "sauvegarder une sérénité difficilement revenue après plus d'une décennie de désordre et de souffrance", a-t-il conclu. S. L Nom Adresse email