Les algériens attendent le président Bouteflika sur plusieurs chantiers : d'abord les réformes politiques à travers l'amendement de la Constitution, le remaniement de l'exécutif et le renforcement du pluralisme ; ensuite les réformes économiques et la poursuite du dialogue social. Le président de la République a promis de s'adresser bientôt aux Algériens et Algériennes. C'est ce qu'a annoncé un communiqué lu à la Télévision nationale et diffusé, mardi soir, par l'APS. Après la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 17 avril dernier, qu'ils l'ont à nouveau porté à la magistrature suprême, Abdelaziz Bouteflika a remercié tous les citoyens, les partis politiques, personnalités nationales, formations et organisations de la société civile qui lui ont permis d'obtenir "la majorité" des suffrages. Il a, en outre, salué les personnels de l'ANP, les agents des services de sécurité et de l'administration qui ont veillé au bon déroulement du scrutin, sans oublier les membres de son staff, assurant ces derniers de sa "grande affection". À l'adresse des cinq autres candidats à la présidentielle, le chef de l'Etat a fait part de son souhait que "tous ensemble (...) à ce que cela soit d'abord une victoire de l'Algérie et un moment de bon augure pour l'ensemble de notre peuple". Il a enfin annoncé qu'il s'adressera dans "quelques jours" à la nation, "plus longuement", notamment pour réitérer ses "engagements" et parler de "l'œuvre de construction nationale" qu'il compte poursuivre. Bouteflika a une semaine pour prêter serment et, d'après l'article 75 de la Constitution, il devra le faire "en présence de toutes les hautes instances de la nation", pour entrer en fonction "aussitôt après sa prestation de serment". Comment le chef de l'Etat va-t-il prêter serment ? S'il est admis que Bouteflika prêtera serment certainement en fauteuil roulant, aura-t-il la force nécessaire de prononcer son discours ? Ceci d'une part, d'autre part, l'on s'interroge sur le contenu du discours qu'il adressera à la nation. Que va dire le président de la République au peuple algérien ? Les commentaires vont bon train, à ce sujet, quant à son engagement à revoir la Constitution, à poursuivre les réformes, tant politiques qu'économiques, à privilégier le volet social et à redresser le service public. Mais, le 15 avril 2011, le président de la République, faisant le bilan de ses trois mandats, s'était justement exprimé sur les chantiers qui restent à réaliser. Dans son discours, il avait promis de satisfaire les "revendications légitimes" que sont la "démocratie, la liberté, la justice et l'Etat de droit" et d'opérer des réformes socio-économiques et politiques, destinées, entre autres, à "stabiliser les prix des produits alimentaires de base", à créer des "richesses" et à améliorer "l'offre d'emploi". Non sans omettre de signaler le renforcement des différents dispositifs de soutien destinés aux jeunes et aux sans emploi, ainsi que l'encouragement des mécanismes d'emploi des jeunes diplômés et leur amélioration "aux plans qualitatif et quantitatif". Par ailleurs, le chef de l'Etat s'était engagé à poursuivre le programme de l'habitat et à prendre en charge les nouvelles demandes en la matière. Bouteflika avait aussi promis de mener une bataille sans merci contre "la corruption, le népotisme et le gaspillage", et contre "la bureaucratie et les dysfonctionnements" au niveau de l'administration. Sur le registre de l'entreprise économique, publique ou privée, ce dernier s'était engagé à mener "une action sérieuse", aux fins d'assurer "son développement et sa modernisation". Concernant le pluralisme politique, le Président avait fait savoir que rien ne saurait remettre en cause les "acquis démocratiques" ni "l'avenir de l'Algérie, son unité, son indépendance et sa souveraineté nationale". "Nous sommes aujourd'hui appelés à aller de l'avant dans l'approfondissement du processus démocratique, le renforcement des bases de l'Etat de droit, la réduction des disparités et l'accélération du développement socioéconomique", avait-il soutenu, insistant sur la contribution des citoyens "aux décisions dont dépendent leur avenir et celui de leurs enfants", ainsi que sur l'avènement d'un "Etat fort capable d'instaurer une plus grande confiance entre l'administration et les citoyens" et le "respect des droits de l'Homme". H. A Nom Adresse email