Périple africain du Premier ministre chinois sur les traces du secrétaire d'Etat américain qui vient de boucler le sien en Angola sur fond de business, avec un tout petit clin d'œil en direction des sociétés civiles et les démocrates africains en condamnant à demi-mot la tendance autocrate de pouvoirs avec leur habitude récurrente de bricoler à chaque échéance de leur mandat des constitutions qu'ils ont pourtant eux-mêmes confectionnées. Li Keqiang qui effectue sa première visite officielle en Afrique depuis sa prise de fonction il y a un peu plus d'un an est au Nigeria après son escale éthiopienne. Puis, il se rendra en Angola et au Kenya. Au cœur des discussions bilatérales : l'économie, le commerce et la coopération technique. Comme Kerry, il s'agit donc de business. Li Keqiang ne s'en cache pas. A Addis-Ababa, siège également de l'UA dont le nouveau siège a été grâcieusement construit par Pékin, le premier ministre chinois a dit voir dans l'Afrique des partenaires à la poursuite d'un développement commun. "La Chine est le plus vaste pays en développement du monde, tandis que l'Afrique abrite le plus grand nombre de pays en développement, et notre volonté de développement commun apportera des bénéfices à nos deux régions", a-t-il déclaré pour énumérer les axes de ce partenariat sino-africain que définit annuellement un sommet à Pékin. Depuis une décennie, la Chine se focalise sur la promotion de ses investissements avec la création de "parcs économiques", notamment des zones économiques spéciales à l'image du paysage économique chinois. En mars 2013, alors qu'il n'avait pas encore pris officiellement son pouvoir de numéro un de la Chine, le nouveau président Xi Jinging avait lis à profit le sommet des Brics, qui se tenait en Afrique du Sud, pour effectuer sa première tournée sur le continent africain. Outre l'Afrique du Sud, il aura visité la Tanzanie et le Congo-Brazzaville, pour dire à l'Afrique qu'elle compte pour son pays et que les relations entre son pays et l'Afrique allaient s'intensifier dans les années à venir. Les relations entre le continent et la Chine ont pesé 200 milliards de dollars en 2012. Ce qui intéresse beaucoup les Chinois, ce sont les matières premières africaines, que ce soient le pétrole, le charbon, le gaz, les métaux. Mais aussi et de plus en plus des terres agricoles sous-utilisées, susceptibles d'être exploitées pour produire du soja, des oléagineux, du manioc qui pourraient servir d'aliments pour le bétail chinois. Cet intérêt de la Chine pour les richesses africaines commence à susciter des inquiétudes au sein de l'opinion africaine qui voit dans les échanges l'Afrique vendant à la Chine ses matières premières et la Chine vendant des produits transformés à l'Afrique, une "relation coloniale", d'autant que partout où des chantiers de travaux publics sont confiés à des entreprises chinoises, la main-d'œuvre est chinoise. Les autorités chinoises s'en défendent en affirmant qu'en cherchant à se développer, la Chine œuvre depuis toujours à faire tout son possible pour fournir soutien et aide à l'Afrique. Commentant ces critiques qui s'élèvent à propos des pratiques de certaines entreprises chinoises sur le continent africain, le Premier ministre Li Keqiang a essayé de rassurer les Africains en faisant une déclaration avant l'entame de son périple. "Je tiens à rassurer nos amis africains sur le sérieux avec lequel la Chine traite l'Afrique, un continent où nous n'emprunterons jamais la voie du colonialisme, contrairement à ce qui a été fait par d'autres pays, ni n'autoriseront la réapparition de ses symptômes. Ils appartiennent au passé", a-t-il déclaré à l'agence de presse Xinhua. D. B Nom Adresse email