Le nouveau chef de l'Etat chinois Xi Jinping est arrivé vendredi midi à Brazzaville, pour la première visite d'un président chinois au Congo et l'ultime étape d'une tournée en Afrique essentiellement économique, qui l'a mené en Tanzanie et en Afrique du Sud. Le président Xi a été accueilli à sa descente d'avion par son homologue congolais Denis Sassou Nguesso. Puis, avec son épouse Peng Liyuan vêtue d'un tailleur clair, il a longuement serré les mains des principaux responsables congolais alignés sur le tarmac. Cette visite est la première d'un président chinois en République du Congo, ancienne colonie française riche en pétrole et qui compte 4 millions d'habitants. A la sortie de l'aéroport, plusieurs milliers de personnes dansaient sous un soleil accablant, en arborant tee-shirts à l'effigie de chacun des deux présidents et drapeaux congolais et chinois. Des écrans géants avaient été installés devant l'ambassade de Chine, située non loin de l'aéroport, pour permettre au public de suivre la cérémonie en direct. Le président Xi Jinping devrait s'adresser au parlement congolais en fin d'après-midi. Avant de repartir samedi pour Pékin, il inaugurera un hôpital et une bibliothèque, et devrait encore renforcer les relations économiques sino-congolaises. De nouveaux accords sont attendus alors que, déjà, le financement de plus de 500 kilomètres de route entre Brazzaville et Pointe-Noire (capitale économique) et la construction de nouveaux quartiers sont annoncés, pour plusieurs milliards de dollars. Officiellement, la France - dont l'aide a atteint plus de 24 millions d'euros en 2011 - reste le premier partenaire économique et financier du Congo: les exportations françaises ont atteint 590 millions d'euros en 2012 et la plus grande partie du pétrole est extraite par le groupe français Total. Mais ces dernières années, la Chine, devenue première consommatrice du bois congolais, a renforcé son partenariat avec le Congo. Elle a entre autres construit un hôpital dans le sud de la capitale et étendu l'aéroport de Pointe-Noire, épicentre de l'activité pétrolière qui rapporte 5 milliards d'euros par an au pays, dont 70% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Elle a aussi bâti le très moderne aéroport Maya Maya ainsi que le barrage d'Imboulou, à 260 kilomètres au nord de Brazzaville, le plus grand du pays, d'une capacité de production de 120 mégawatts pour alimenter la capitale et une grande partie du nord du pays. Auparavant, en Afrique du Sud, le président chinois avait participé au sommet des grands pays émergents dits Brics - Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud - après avoir rencontré à Pretoria le président sud-africain Jacob Zuma. Ce dernier a affirmé qu'il voyait «les succès de la Chine comme une source d'espoir et d'inspiration». «Nous nous voyons mutuellement comme une priorité... et comme une opportunité pour notre propre développement», lui a fait écho M. Xi. Il avait fait escale lundi en Tanzanie où il avait célébré «l'amitié sincère» entre son pays et l'Afrique, et promis un renforcement de leurs relations. Et il a invité le reste du monde à prendre exemple sur la Chine et à respecter «l'indépendance et la dignité» de ce continent à la croissance économique impressionnante. Le choix de l'Afrique, dans la foulée de la Russie, pour le premier déplacement à l'étranger du nouveau président chinois illustre l'importance que la Chine accorde au développement de ses relations économiques et politiques avec ce continent. La Chine est devenue depuis 2009 le premier partenaire commercial de l'Afrique. M. Xi a assuré que ces relations «allaient s'intensifier et non s'affaiblir» sous sa présidence, rappelant que les échanges commerciaux entre les deux partenaires s'étaient élevés l'an dernier à 200 milliards de dollars. Le président chinois a promis à nouveau 20 milliards de crédits aux pays africains avant 2015. «La Chine va continuer à étendre ses investissements et poursuivre sa coopération avec l'Afrique, conformément à son engagement de fournir 20 milliards de dollars de crédits aux pays africains entre 2013 et 2015», a dit Xi Jinping, investi mi-mars comme président de la République populaire de Chine après avoir pris les rênes du Parti communiste en novembre.