Moult événements auront lieu durant une dizaine de jours. Mais le monde entier sera suspendu au verdict final qui sera prononcé par un jury composé d'habitués du festival et présidé par la Néo-Zélandaise Jane Campion, deux fois palmée, qui dévoilera l'heureux gagnant. Le 67e Festival de Cannes va débuter mercredi. La cuvée de cette année est portée par une affiche, le moins que l'on puisse dire, peu attrayante, si ce n'est qu'elle dévoile la gueule de Marcello Mastroianni, en séducteur avec des lunettes de soleil posées sur le bout du nez et regard par en-dessous. Pourtant, la cuvée de cette année, dominée par des habitués, se veut éclectique et surfe à la fois sur le glamour, le sulfureux et le sérieux. Peu importe ! Tout ce que ce temple de la démesure et du rêve présente suscite intérêt et provoque sensation. Et pour cause, des centaines de célébrités fouleront les 60 mètres de tapis rouge couvrant les 24 marches du Palais du festival, 12 000 professionnels participeront au marché du film et 4580 journalistes couvriront l'événement et parleront des 18 et 20 films, retenus sur les 1700 visionnés pour concourir, respectivement, pour la Palme d'or et la section des jeunes talents "Un Certain Regard". Moult événements auront lieu durant une dizaine de jours. Mais le monde entier sera suspendu au verdict final qui sera prononcé par un jury composé d'habitués du festival et présidé par la Néo-Zélandaise Jane Campion, deux fois palmée, qui dévoilera l'heureux gagnant. Cette année, l'or de la fameuse Palme aux 19 feuilles provient du commerce équitable, assure le fabriquant, le joaillier suisse Chopard. S'agissant des lauréats, les festivaliers retiendront leur souffle plus longtemps, puisque les pronostics ne seront pas faciles à émettre. Plusieurs films ont déjà fait couler beaucoup d'encre. Même si l'on connaît la machine médiatique capable de vendre des pierres pour de l'or, il n'en demeure pas moins que certains réalisateurs connus par leurs précédents travaux sont à craindre. D'ailleurs, plusieurs viennent avec des galons. C'est le cas des frères Dardenne (Palme d'or en 1999 et 2005), qui tenteront d'arracher une troisième Palme devant les Britanniques Ken Loach (Palme d'or 2006) et Mike Leigh (Palme d'or 1996) ou David Cronenberg (Canada, Prix spécial du jury 1996), Naomi Kawase (Japon, Grand prix du jury 2007) et Nuri Bilge Ceylan (Turquie, Grand prix du jury 2011). Malgré ces valeurs sûres, Tommy Lee Jones ou le prodige du cinéma canadien Xavier Dolan risquent de surprendre. Du côté polémique, 3 films alimenteront les discussions. D'abord le film d'ouverture, à savoir le biopic sur Grace de Monaco d'Olivier Dahan, avec Nicole Kidman, très contesté par les enfants de Grace et Rainier. Ensuite, Welcome to New York d'Abel Ferrara, qui propose une lecture libre de la sulfureuse affaire Dominique Strauss-Kahn, avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset. Enfin, Jean Luc Godard, 9 prix et 56 nominations en 83 ans, suscitera certainement avec son dernier opus, Adieu au langage, des joutes interminables parmi les critiques. Ainsi, avec ces trois films, les festivaliers surferont entre glamour, scandale et prise de tête. L'Afrique n'est pas oubliée. Elle participe à la course pour la Palme d'or avec Timbuktu, le chagrin des oiseaux du Mauritanien Abderrahmane Sissako. Le film s'intéresse au phénomène de l'arrivée des djihadistes au nord du Mali. L'Afrique sera aussi présente dans le village international et dans le programme de l'ACID. Les professionnels trouveront dans les divers événements parallèles, qui se tiendront en marge du programme officiel, l'occasion de faire des rencontres, de partager leurs projets, de trouver des partenaires ou tout simplement rêver. T H Nom Adresse email