“En tant que joueur, je n'ai jamais triché, j'ai toujours défendu les couleurs de mon club avec acharnement même si j'avais payé très souvent de ma personne sur tous les stades d'Algérie !” S'il y a bien un homme qui doit savourer ce nouveau titre africain de la JS Kabylie, c'est sûrement le président Mohand-Chérif Hannachi.Et pour cause, l'on se souvient que l'année dernière, après la brillante victoire face aux Tunisiens de l'Etoile du Sahel, le président de la JSK avait aussitôt promis un autre trophée pour les supporters kabyles, décidément très gâtés et fort exigeants, dès lors que la coupe d'Afrique est d'actualité. N'est-ce pas qu'il faut être d'un sacré caractère pour brandir de telles promesses et oser de tels risques lorsqu'on sait que les compétitions africaines donnent souvent lieu à un tas d'embûches et d'aléas ? Il est vrai que Mohand-Chérif Hannachi a toujours été un battant qui ne recule ni devant le risque ni devant l'adversité. C'est sûrement cette force de caractère qui lui a permis de tenir la route, depuis quelques années, et de résister à mille et une tempêtes avant de s'en sortir, à chaque fois, avec les honneurs et des titres de gloire que l'on sait désormais. En fait, du temps où il était un défenseur acharné et intraitable, dans les année 70, ce qui lui avait d'ailleurs valu, à l'époque, plusieurs sélections sous l'ère Mekhloufi Mohand-Chérif Hannachi était déjà bien connu pour son goût du risque et de l'engagement à toute épreuve. “En tant que joueur, je n'ai jamais triché, j'ai toujours défendu les couleurs de mon club avec acharnement même si j'avais payé très souvent de ma personne sur tous les stades d'Algérie !” se souvient Hannachi qui, il faut bien le dire, a toujours eu le football et la JSK dans... le sang ! La preuve est que, après sa brillante carrière de footballeur, il continue à servir le club comme dirigeant, avec le même élan et surtout le même engagement. Certains lui reprochent son caractère et son impulsivité, d'autres, au contraire, lui reconnaissent sa fidélité et beaucoup de sacrifices pour son club de toujours, mais Mohand-Chérif, il faut certainement le prendre tel qu'il est, avec ses qualités et ses défauts, comme tout être humain mais, tout compte fait, il n'y a que le résultat qui compte. Ne dit-on pas qu'on juge un maçon au pied du mur et au diable tout ce que l'on peut penser de lui ? Après une première fonction de président de la section football, sous l'ère du président d'ASP de l'époque Boussad Benkaci, la JSK remportait sa 2e coupe d'Afrique des clubs champions face aux Red Devils de Zambie. C'était en 1990 et cinq années après, Hannachi, devenu président du club, remportait encore la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe face aux Nigérians de Julius Berger en 1995. Puis vint alors cette incroyable épopée de ces trois dernières années où la JSK devait alors courtiser cette coupe de la CAF en laquelle Hannachi a certainement parié gros, très gros même ! Il faut bien se souvenir qu'en novembre 2000, il n'avait pas hésité à se séparer de son coach Belayachi après les demi-finales face à Iwanwanyu pour faire appel, en extrême urgence, au duo Khalef-Sandjak pour arracher le trophée face aux Egyptiens d'Ismaïlia. “Il fallait décider très vite pour l'intérêt de la JSK, et j'ai pris mes responsabilités”, devait alors déclarer Hannachi, car le temps lui avait donné raison. Après le départ encore énigmatique du tandem Khalef-Sandjak, Hannachi eut le courage de faire revenir l'an dernier, Kamel Mouassa, malgré la grogne des supporters qui avaient reproché à ce dernier d'avoir quitté le club sans raison apparente une année auparavant, et voilà que la JSK décroche la deuxième coupe de la CAF face aux tunisiens de l'Etoile du Sahel sous la direction technique de Mouassa. Malgré l'excellent travail fourni par l'entraîneur guelmi à la barre technique, il dut quitter encore une fois le club kabyle, à l'amiable cette fois, en raison d'une hostilité injuste d'une partie du public kabyle. Hannachi, écœuré par le comportement de certains supporters, jure alors de faire venir un grand entraîneur étranger. “S'il faut payer le prix fort, on le fera, car la JSK a besoin d'un grand entraîneur !”, dira-t-il peu avant la nouvelle saison où il va jusqu'à saisir Aimé Jacquet et la DTN française pour étudier quelques candidatures. Il finira par porter son choix sur Jean-Yves Chay d'autant plus que Hannachi a été rassuré de la carte de visite de l'ex-entraîneur général de la l'AS Saint-Etienne et ce, à Saint-Etienne même où la JSK a pour habitude de s'entraîner durant l'intersaison estivale. “Mon objectif est de remporter coûte que coûte cette 3e coupe de la CAF consécutive”, avait alors annoncé Hannachi à Chay dès leur première entrevue à Paris. C'est que le président de la JSK avait tenu à réussir son grand pari. En fait, un véritable coup de poker qu'il n'hésita pas alors à avouer publiquement. “La JSK doit réussir cette passe de trois pour entrer dans la légende africaine et enrichir notre palmarès d'une sixième étoile. C'est promis !”, a répété plusieurs fois le boss kabyle même si certains détracteurs ont assimilé de telles promesses à de l'aventurisme démesuré. C'est dire que Hannachi était particulièrement heureux, dimanche soir, à Yaoundé. “J'ai promis une 6e étoile ! J'ai tenu parole !” devait-il nous déclarer dans l'allégresse générale qui avait suivi la remise de cette coupe de la CAF au capitaine Zafour. Un trophée qui avait certainement un cachet particulier pour l'inamovible président des Canaris. Au fait “président”, c'est pour quand la 7e étoile ? Sacré Mohand-Chérif ! M. H. Raouraoua félicite les Canaris “La JS Kabylie honore une fois de plus le football algérien en remportant d'une manière éclatante, le 24 novembre 2002, la coupe de la Confédération africaine de football pour la troisième fois consécutive, trophée qui devient ainsi propriété de l'Algérie. Cette victoire, combien méritée puisqu'elle est le fruit d'un long travail entrepris au niveau du club, nous offre à moi-même et à l'ensemble du bureau fédéral et à tous les membres de la fédération l'occasion de vous adresser nos plus chaleureuses félicitations. Par cette victoire, vous venez de démontrer que l'on peut se hisser au plus haut sommet lorsqu'on fait preuve, comme vous venez de l'illustrer brillamment à Alger le 8 novembre 2002 et à Yaoundé, dimanche 24 novembre 2002, d'un talent, d'un engagement et d'un savoir-faire exemplaires. Permettez-moi de vous demander d'être auprès de tous les dirigeants, joueurs, entraîneur, staff technique et administratif notre interprète pour leur exprimer notre immense satisfaction de voir le football algérien revenir à son meilleur niveau. Nous sommes fiers de vous.” Le président Mohamed Raouraoua