Le Pôle du changement, piloté par l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis et huit autres personnalités nationales dirigeant des formations politiques agréées, dont Noureddine Bahbouh de l'UFDS, Tahar Benbaïbeche de Hizb el-Fadjr el-Jadid et Mohamed Djahid Younsi du Mouvement El-Islah, a exprimé, hier, son rejet de la démarche des pouvoirs publics visant à engager une large concertation autour de la révision constitutionnelle. Ce nouveau conglomérat de l'opposition estime, après débat, que "l'approche fondée exclusivement sur une révision limitée et sélective de la Constitution n'était pas, de toute évidence, la voie la plus indiquée pour la recherche d'une solution à la grave crise politique et institutionnelle à laquelle le pays est confronté". Il est expliqué que la crise politique que traverse le pays trouve son origine dans un manque de crédit et de légitimité des institutions et de leur fonctionnement. "Les mesures de révision partielle proposées ne sauraient, en aucune manière, représenter une solution à une crise d'une telle complexité et d'une telle ampleur", note-t-on dans une déclaration finale rendue publique hier. Ses auteurs sont parvenus à la conclusion que les consultations autour du projet de révision de la loi fondamentale relèvent plus d'une volonté du régime de préserver "sa propre pérennité que d'une résolution à traiter véritablement de la crise politique et institutionnelle actuelle et à lui apporter la solution consensuelle et rassembleuse qu'elle exige de manière pressante". Dès lors, ce projet ne s'inscrit nullement, tel que présenté, dans la priorité du changement démocratique revendiqué par l'opposition et des catégories de la population. En dehors des partisans traditionnels du régime et de quelques partis politiques sans ancrage dans la société, Ahmed Ouyahia continue à accumuler les messages de non-adhésion à son appel à la concertation autour de l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Il est vrai que la démarche semble non seulement précipitée, mais aussi inspirée d'objectifs précis. Le plus flagrant serait d'effacer, un tant soit peu, l'effet de la contestation contre le quatrième mandat et de faire oublier l'absence, devenue structurelle, du président de la République de la scène publique pour cause de maladie. Ce n'est donc, comme le précise le Pôle du changement, que de la poudre aux yeux : "La finalité et la raison véritables de la révision constitutionnelle procédaient d'une volonté de détourner l'attention du peuple algérien de la gravité de cette crise et d'occulter la voie et les moyens de son règlement effectif et durable." S. H. Nom Adresse email