“Je ne reconnaîtrai pas une élection à un tour �

Djaballah à Tlemcen

Le candidat Abdallah Djaballah a entamé la deuxième semaine de la campagne électorale par des révélations fracassantes liées aux enjeux du scrutin du 8 avril. En effet, le leader d’El-Islah a choisi la wilaya natale du Président sortant, Tlemcen, afin de dévoiler des informations qui concernent des partis de l’alliance présidentielle.
Dans la salle de la Maison de la culture de la capitale des Zianides, le prétendant à la magistrature suprême a révélé, hier, devant un parterre de sympathisants : “Certains membres influents d’un parti de l’alliance présidentielle m’ont approché au lendemain de la déclaration du général de corps d’armée Mohamed Lamari, selon laquelle l’ANP observera la neutralité lors de la présidentielle du 8 avril, même si les urnes donnaient Djaballah président, pour me demander si j’ai le soutien de l’armée et ce, pour annoncer solennellement le soutien de leur parti. Ces gens-là m’ont ajouté qu’ils sont prêts à le faire publiquement, même si des négociations sont déjà en cours avec le Président-candidat.� Djaballah ne s’arrêtera pas là , mais ajoutera pour donner plus d’indications à l’assistance : “Ces gens-là , par le passé, prônaient la solution islamique pour résoudre la crise du pays. En fait, ils ont, en réalité, créé un parti politique uniquement pour faire du commerce et du business. Vous savez ce que je leur ai dit, je les ai envoyés balader�. Allusion qui ne souffre d’aucune équivoque. L’assistance a vite saisi qu’il s’agit bel et bien du parti MSP de Bouguerra Soltani. Sur la même lancée, le postulant au palais d’El-Mouradia lâchera encore : “Ce parti n’a plus de base. Ses sympathisants ne sont plus avec lui. Votez alors le 8 avril pour la rupture.�
Le candidat a profité du rassemblement populaire d’hier pour revenir sur des sentiments de régionalisme que certains candidats, dit-il, sont en train d’inculquer à leurs militants. “Il y a des candidats qui brandissent le sentiment du régionalisme comme un slogan�, s’indigne-t-il. Et de lancer à l’assistance : “On n’est pas ici pour ériger le régionalisme, le clientélisme, le despotisme, la corruption en constantes nationales. Nous ambitionnons à mettre un terme à ces pratiques. L’Algérie ne se construit pas seulement par une région du pays, en excluant les autres, mais elle se construit par les Algériens des quatre coins du pays.�
Plus loin, le postulant d’El-Islah vitupéra l’argumentaire du candidat qui prône la continuité. Sans le citer nommément, il s’attaquera frontalement à Bouteflika : “Cinq ans barakat, on n’accepte plus de monarchie républicaine.� Et de poursuivre pour expliquer ses intentions, s’il est élu : “Une loi sera instituée pour permettre au peuple de retirer la confiance au président, si ce dernier passe outre ses prérogatives et viole la Constitution.� Toujours dans le registre des réformes, il s’est engagé à réformer l’administration algérienne qui, dit-il, est rongée par la corruption. À titre d’exemple édifiant, il citera la wilaya de Tlemcen : “Cette wilaya a beaucoup souffert de la corruption et du monopole.� Et d’ajouter : “Ces pratiques ne marcheront pas avec nous.� Au plan social, il défendra la cause des pauvres et des démunis qui n’ont même pas, dit-il, droit à des soins dans des hôpitaux algériens, “alors que pour certains ministres et les proches du clan, on a mis à leur disposition des avions, ne serait-ce que pour arracher une dent et ce, avec l’argent du peuple�.dit-il
À Saïda et à Sidi Bel Abbès, Djaballah s’est attaqué aux walis et aux chefs de daïra qui sont réputés pour leur parti pris pour un candidat, sur un ton menaçant : “Gare aux walis et aux chefs de daïra.�
En marge de cette tournée électorales à l’ouest du pays, le candidat d’El-Islah nous a confié que s’il est élu : “Je procéderai à l’abrogation des décrets exécutifs anticonstitutionnels dont la grâce amnistiante.� Au sujet des élections, il nous dira : “Il est exclu une élection à un seul tour. Si le scrutin s’achève au premier tour nous ne reconnaîtrons pas les résultats.�
R. H.