La Pologne souhaite reprendre pied sur le marché algérien. Les deux pays, naguère très proches, se sont éloignés avec le temps."Nous avions des relations plus qu'étroites, dans les années 80." Malheureusement, par la suite, "pour des raisons historiques", la Pologne, qui a connu des grandes transformations politiques et économiques, "est sortie du marché algérien". "Nous étions tellement préoccupés par nos propres problèmes internes", a argué, jeudi, à l'hôtel Hilton, lors d'une rencontre avec des entreprises membres de la Confédération algérienne du patronat (CAP), le chargé de la promotion du commerce et des investissements à l'ambassade de Pologne à Alger, Janusz Pisz, pour expliquer le repli de son pays du marché algérien. Après un début difficile, la Pologne a réussi à redresser son économie. "La Pologne, aujourd'hui, est un pays totalement différent. Nous sommes la 23e économie mondiale. Nous sommes le seul pays en Europe qui n'a pas connu de crise", a souligné Janusz Pisz, indiquant que le ministère de l'Economie polonais a préparé un plan dans lequel "l'Algérie figure parmi les cinq pays stratégiques pour l'économie polonaise pour les trois années à venir". Du coup, les entreprises polonaises tentent de s'implanter de nouveau sur le marché algérien, à travers une présence régulière dans des foires et salons. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Les échanges entre les deux pays ont augmenté de 117% au premier trimestre de cette année. "En l'espace de trois mois, nous avons réalisé ce que nous avons fait l'année dernière en six mois", s'est réjoui M. Pisz, exprimant l'espoir que cette tendance se poursuive jusqu'à la fin de l'année en cours. L'objectif de la Pologne est de tripler ses échanges commerciaux avec l'Algérie, estimés à seulement 500 millions de dollars, en l'espace de trois ans. Des experts polonais ont exposé aux opérateurs algériens le savoir-faire polonais dans les secteurs des meubles, du BTPH, de l'agriculture et l'agroalimentaire et des technologies de pointe. Boualem M'rakech, président de la CAP, a exprimé la disponibilité de son organisation à accompagner les investissements polonais en Algérie. Partenaire économique et social des pouvoirs publics, la CAP peut jouer ce rôle. "Nous ne sommes pas dans le virtuel, mais dans le concret", a-t-il indiqué en avançant un certain nombre de propositions. Les domaines prioritaires pour la CAP sont : la construction, les travaux publics et l'hydraulique. En matière d'investissement, M. M'rakech indique que "toute l'industrie manufacturière est concernée". Le président de la CAP a insisté sur la diversification des partenaires économiques, indiquant que son organisation a signé une trentaine de conventions de partenariat avec d'autres pays. Selon le chargé de la promotion du commerce et des investissements à l'ambassade de Pologne à Alger, "plus de dix projets d'investissement entre des entreprises algériennes et polonaises sont en cours d'études dans divers secteurs". Les résultats de ces partenariats seront connus dans les prochains mois. S'agissant du climat des affaires en Algérie et notamment de la règle 51/49 régissant l'investissement étranger, M. Pisz a estimé que les entreprises polonaises "doivent la respecter et s'adapter au même titre que les autres entreprises". M. R. Nom Adresse email