Vingt et un ans, après son assassinat par la famille qui recule, incarnée par les islamistes armés, le talentueux journaliste, écrivain et poète, Tahar Djaout, n'est toujours pas oublié par les siens comme le confirme le grandiose hommage organisé depuis hier, et qui se poursuivra aujourd'hui, à sa mémoire par la direction de la culture de Tizi Ouzou et par l'Association des journalistes et correspondants locaux. Les activités commémoratives ont débuté hier par une cérémonie de recueillement à laquelle avaient pris part une délégation représentant la direction de la culture et une autre l'Association des journalistes, au cimetière d'Oulkhou, village natal de l'auteur des célèbres œuvres littéraires : L'Exproprié, Les Chercheurs d'os, Les Vigiles et Le Dernier été de la raison. Le dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Djaout a été suivi par des prises de parole au cours desquelles les présents ont rendu hommage, chacun à sa manière, à cet intellectuel hors pair qui a succombé le 2 juin 1993 au soir à ses blessures causées par l'attentat perpétré à son encontre, le 26 mai, soit huit jours auparavant, par des islamistes armés qui, dans leur folie meurtrière, avaient ouvert le bal d'une longue liste d'assassinats qui ont ciblé toute la famille qui avance, et plus particulièrement les intellectuels. Pour les intervenants, rendre hommage à Tahar Djaout est un devoir de mémoire qui s'impose à tout Algérien car, ont-ils estimé, à travers lui, c'est à tous ceux qui ont payé de leur propre sang leur engagement pour une Algérie progressiste qu'on rend hommage. Pour les membres de l'Association des journalistes, c'est aussi un moment, une halte, qui doit interpeller toutes les consciences, mais plus particulièrement celle des journalistes, afin de hisser ce métier, même dur, à un rang qui honorera la mémoire de ceux qui ont préféré verser leur sang que de ranger leur plume. Les activités commémoratives se poursuivront encore aujourd'hui à la Maison de la culture de Tizi Ouzou où une conférence témoignage sera animée par la famille et les amis de Djaout, dont le directeur du quotidien Liberté, Abrous Outoudert, puis avec, entre autres, la projection d'un film documentaire sur la vie et l'œuvre de Tahar Djaout, intitulé Le poète peut-il mourir réalisé par Abderrazak Larbi Cherif. S. L. Nom Adresse email