C'est en diplomate avisé que le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, en visite de deux jours en Algérie, a répondu, hier, à une question sur le gaz de schiste, dont l'Algérie vient de donner le feu vert à son exploration. Alors que l'on s'attendait à ce qu'il annonçât un éventuel accord avec les autorités algériennes sur l'exploration de ce gaz non conventionnel, Laurent Fabius a démenti que la France soit intervenue en faveur de ses entreprises, comme on le lui a prêté en 2012, selon des confidences rapportées par le magazine Le Point. "Le gouvernement algérien décide de ce qu'il a à faire, la France n'a pas à s'ingérer dans ces débats", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Il faut dire que le chef de la diplomatie française ne pouvait se déjuger d'une position qu'il a défendue chez lui, puisqu'à Paris, la cause des écologistes a été entendue. Et le président Hollande l'a réaffirmé récemment. Cependant, Laurent Fabius joue la carte de la "non-ingérence" pour suggérer que l'Algérie est libre de recourir à ce gaz. Ce qui ne serait pas pour déplaire aux entreprises françaises, à l'affût de cette opportunité. "J'ai lu qu'il y aurait eu une demande d'intervention de la France ou de telle ou telle entreprise pour dissuader l'Algérie d'explorer le gaz de schiste, il n'en est absolument rien", a-t-il dit. Le même argument de "non-ingérence" est également évoqué à propos de la règle 49/51 critiquée par les Américains, même si, par ailleurs, il laisse entendre que le climat des affaires gagnerait à être amélioré. "Le gouvernement français se préserve de s'ingérer dans une mesure prise souverainement par l'Algérie. Toutefois, les chefs d'entreprise souhaitent, pour leur part, des formes plus souples pour booster les échanges économiques entre les deux pays qui sont loin de ce que nous souhaitons", a-t-il affirmé. "Il faut trouver des voies et moyens pour aider davantage les PME-PMI des deux pays à travailler en commun (...) C'est beaucoup plus facile de travailler avec l'Algérie qu'avec les autres pays", a-t-il ajouté. Selon lui, les chefs d'entreprise veulent la stabilité et la rapidité d'exécution, "deux facteurs absolument essentiels". Accompagné d'une forte délégation d'entrepreneurs, Laurent Fabius devrait rencontrer, aujourd'hui, le président Bouteflika et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. K. K. Nom Adresse email