Comme nous l'avons constaté sur un ponceau au-dessous duquel passe cet oued, les eaux sont noirâtres et pestilentielles, preuve d'une pollution avancée. Le petit oued Lakhdar, dans la commune d'El-Hamadia, au sud-est de Bordj Bou-Arréridj, qui prend sa source des flancs de la région de Bordj Ghedir, s'est transformé, en l'espace de quelques années, en véritable égout à ciel ouvert. Ce cours d'eau où devraient ruisseler uniquement des eaux pluviales ou des sources naturelles, est devenu le réceptacle des ordures ménagères, industrielles et des eaux usées de plusieurs localités. Selon les habitants et les paysans de la région, l'heure est grave. Les substances toxiques libérées dans l'air, l'eau et dans le sol ont détruit toute chance de pérennité de vie dans cette région, car la population est sous la menace de maladies graves : asthme chronique, inflammation de l'estomac et de l'appareil digestif, allergies épidermiques, etc. Pis encore, ce cours d'eau passe à proximité de dizaines d'arbres, de champs de blé, de légumes, ce qui constitue un danger pour les consommateurs des fruits et légumes. "Certains paysans utilisent l'eau de cet oued, malgré l'interdiction, pour irriguer leurs champs", dira un habitant de la région. Comme nous l'avons constaté sur un ponceau au-dessous duquel passe cet oued, les eaux sont noirâtres et pestilentielles, preuve d'une pollution avancée. Sur un autre plan, l'économie de la région a été profondément touchée. En raison de la raréfaction des ressources agricoles à cause du manque d'eau et surtout l'interdiction d'irriguer à partir des eaux de l'oued, plusieurs paysans ont quitté leurs champs qu'ils ont vendus aux promoteurs. Ceci a eu pour corollaire l'augmentation du chômage dans les villages de la commune et l'exode des habitants vers d'autres villes. Les experts notent que la bonne gestion et la préservation de la qualité de l'eau sont des priorités nationales. Mais c'est l'affaire de tous, responsables et société civile, estiment les experts. Pour ce qui est de l'irrigation, l'introduction du système du goutte-à-goutte assurerait la pérennisation de l'eau. Par ailleurs, s'agissant des rejets industriels, outre l'application du principe pollueur/payeur, les écologistes appellent à la création d'un observatoire régional de l'eau. Cette entité devra assurer le suivi et le développement de la recherche scientifique en établissant un partenariat entre l'université, l'administration et les secteurs concernés. L'autre priorité est la lutte contre l'exploitation anarchique de la nappe phréatique. C. B. Nom Adresse email