Une série de propositions devant faciliter la procédure du visa Schengen, la réduction des frais y afférents ainsi que sa durée de validité ont été présentées, hier, à la clôture du séminaire à Bruxelles. Si l'Union européenne se défend de faire dans la politique des quotas, il n'en reste pas moins que le développement et la démocratisation de certains types de visa au profit de pays bien ciblés, car considérés comme les plus grands gisements de demandeurs dont le risque pour l'immigration clandestine est insignifiant, sont au centre des débats au sein des commissions chargées d'élaborer et de proposer une nouvelle stratégie pour attirer le maximum de consommateurs dans la zone euro. Dans le même temps, une approche spécifique est déjà en cours avec les pays du Maghreb dont principalement le Maroc et la Tunisie, l'Algérie n'ayant toujours pas manifesté un intérêt pour cette initiative dont le but est de négocier des accords sur la mobilité qui permettent les facilitations de la procédure et la réduction des frais visas. Les négociations pourraient aboutir en 2016. Le séminaire organisé par la Commission européenne en collaboration avec le Centre européen de journalisme (ECJ), s'est clôturé, hier, à Bruxelles, avec une série de recommandations dont l'objectif est d'abord d'informer les potentiels demandeurs de visa sur les procédures en cours ainsi que les chances de les voir s'améliorer dans les mois ou années à venir, et de mettre en lumière ensuite les craintes des pays partageant le système Schengen quant aux risques liés à l'immigration clandestine. Une façon de signifier que l'UE est prête à plus d'ouverture en termes d'octroi de visa afin d'aider à la prospérité de la zone euro où la reprise économique se fait toujours attendre tout en gardant un œil sur la sécurité de l'espace Schengen considéré, par les experts, comme l'une des œuvres révolutionnaires du XXIe siècle. Dans son projet d'attirer le plus grand nombre de voyageurs de six pays à savoir la Russie, l'Inde, la Chine, le Belarus, l'Ukraine et la Turquie qui représentent dans l'état actuel des choses, plus de 10 millions de visas accordés annuellement, l'UE compte libéraliser davantage son système. Pour ce faire, des propositions ont été émises et concernent la réduction des frais de visa jusqu'à 35 euros et leur suppression pour les demandeurs de moins de 18 ans, la limitation du délai du traitement du dossier à 10, voire 20 jours au maximum, informer régulièrement sur le changement des procédures, accorder des facilitations générales pour l'ensemble des demandeurs et d'autres particulières pour certaines catégories dont les proches parents, les journalistes, les hommes d'affaires, les étudiants, la société civile, les diverses professions et les participants aux événements sportifs avec une possibilité de suppression des frais de visa. "Il s'agira de demander un dossier complet pour la personne qui demande pour la première fois le visa mais pour les demandeurs réguliers, il faudra juste fournir la preuve qu'il va voyager et dans ce cadre la durée des visas peut aller jusqu'à 3 et 5 ans avec l'avantage des entrées multiples dans la zone Schengen", soulignent les experts proches du dossier. Ces derniers abordent également la question des moyens. Autrement dit, il faudra aller vers le renforcement du réseau des consulats à travers le monde. Actuellement seules la France et l'Allemagne bénéficient d'une couverture excellente en terme de présence consulaire. Sur ce plan-là, les autres pays européens sont appelés à faire plus d'investissements, ce qui n'est pas possible en ces temps de crise, ou déléguer d'autres pays afin de les représenter dans le traitement des visas. Si l'idée de la création d'une agence européenne des visas a été abordée lors des débats, les experts n'hésitent pas à écarter cette hypothèse considérant qu'au-delà des critères fixés par l'UE, chaque consulat souhaiterait garder la prérogative souveraine de délivrer le visa au demandeur local dont il pourrait connaître le profil mieux qu'une quelconque structure. D'autres propositions ont été également faites : il s'agit de généraliser le visa de circulation court séjour qui a une validité d'une année renouvelable en deux, voire trois ans avec entrées multiples et qui permet à son titulaire de rester 90 jours dans l'espace Schengen dans une période de 6 mois. Cette série de recommandations et bien d'autres encore devraient être soumises à la Commission européenne afin d'être validée. La mise en œuvre se fera de façon graduelle et par étapes pour atteindre les objectifs fixés dans une perspective de 5 ans afin de "permettre à quelque 14 millions de voyageurs de séjourner dans l'espace Schengen, avec des dépenses avoisinant les 25 milliards d'euros par an et, au bout, la création d'un million d'emplois dans le secteur du tourisme d'ici à 2019". S. T. Nom Adresse email