Installé pour la 3e année consécutive, le Marché de la solidarité de l'Union générale des travailleurs algériens connaît un réel succès. En ce premier jour de Ramadhan, l'affluence y est grande. GGénéralement réservée pour la protestation syndicale, l'esplanade de la Maison du Peuple va servir, l'espace du mois sacré, à la solidarité. Il est 10h, et malgré un soleil de plomb, les lieux sont bondés de monde. Des dizaines de familles venues des quatre coins d'Alger sont là à scruter les prix affichés des produits de large consommation. Plusieurs entreprises spécialisées dans l'agroalimentaire participent à cette initiative de solidarité. Cette dernière a pour but d'aider les familles à réduire les dépenses durant ce mois de jeûne. En fait, les réductions sont perceptibles pour tous les produits. Viandes, produits laitiers et pâtes alimentaires sont proposés. Dès l'entrée de la Maison du Peuple, des chapiteaux sont placés le long de la cour. Le succès est au rendez-vous, surtout pour la viande rouge et le poulet. Les étals sont pleins à craquer. Une chaîne est déjà formée pour s'approvisionner en viandes. Ici, on attend un bon moment avant d'être servi. En revanche, si certains considèrent que les prix affichés sont étudiés, d'autres estiment qu'ils ne diffèrent pas du marché. C'est du moins l'avis d'une dame, la soixantaine passée, qui trouve que les prix ne diffèrent pas de ceux pratiqués ailleurs. "Il y a une différence de 200 DA pour la viande fraîche. Au lieu de 1450 DA, elle est proposée à 1250 DA ; en plus, nous ne pouvons pas choisir quel morceau acheter, alors je préfère payer plus cher et avoir un large choix", regrette notre interlocutrice. Même son de cloche chez un autre citoyen présent sur les lieux. Il assure que le prix de la viande est moins élevé à l'abattoir ou à Kouba. Des avis qui ne sont pas partagés par tous. C'est le cas de ce père de famille qui affirme que les prix sont intéressants. "Sur les produits laitiers il y a près de 40% de remise, et 200 DA sur la viande fraîche, ce n'est pas rien", souligne-t-il. Il ajoute que "la viande de bœuf est à 555 DA le kg contre 700 DA au niveau des bouchers, sauf que ce sont des viandes congelées. Pour ce qui est du jus, la réduction peut atteindre 30 DA. Ce n'est pas rien". De son côté, un sexagénaire reconnaît que le marché de la solidarité est une bonne chose et fait savoir qu'il vient de Aïn Naâdja pour faire ses courses. "Je viens de Aïn Naâdja pour acheter le lait, car il y a pénurie sur le produit. Ici il y a de tout à des prix raisonnables. Pouvoir économiser 20 DA d'un côté, 30 DA de l'autre, à la fin ça nous fait une belle somme", précise-t-il. De leur côté, les vendeurs font savoir que la plupart des prix proposés sont ceux de l'usine. Pour cette édition, près de 30 entreprises ont répondu favorablement à cette initiative citoyenne de l'UGTA. Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des industries agroalimentaires, Salim Labatcha, a indiqué que cette opération, qui intervient à chaque mois de Ramadhan, vise plusieurs objectifs, dont l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens. "Nous mettons à la disposition du citoyen des produits de première nécessité et les produits les plus prisés durant ce mois à des prix très intéressants", a-t-il encore ajouté. A travers cette opération, le syndicat met l'accent sur les prix et l'urgence de réguler le marché. "Je suis d'accord sur le fait que l'offre et la demande régulent le marché, mais quand c'est l'anarchie qui règne, nous ne pouvons pas nous attendre à un miracle ou à ce que le marché s'organise de lui-même", fait-il remarquer. Ainsi, à travers cette initiative, les travailleurs interpellent les pouvoirs publics sur la nécessité de jouer le rôle de régulateur et de trouver des solutions afin de mieux organiser le secteur commercial. Sur un autre plan, cette opération ambitionne de "réconcilier" le citoyen avec la production nationale. "Il y a des entreprises nationales, entre publiques et privées, qui participent à cet événement, et nous voulons que les Algériens favorisent la production nationale. En plus de cela, nous voulons faire économiser à la famille algérienne 30% sur son budget, soit une économie de 11 000 DA par foyer", conclut Salim Labatcha. Nom Adresse email