Les Algériens consomment près de 2 milliards de litres de sodas et 260 millions de litres de jus. Selon une étude menée par les experts de l'Union européenne, le marché algérien des boissons rafraîchissantes non alcoolisées est caractérisé de marché croissant. En valeur, le marché des BRSA (boissons rafraîchissantes non alcoolisées) a atteint, en 2011, un CA de plus de 38 Mds DA. Le volume global du marché pour les jus est estimé, en 2012, à 260 millions de litres, dont plus de 90% de parts de marché sont partagées par les 5 principaux acteurs du marché. Ainsi, les Algériens qui consomment 1,9256 milliard de litres de boissons gazeuses, 1,032 milliard de litres d'eau embouteillée et 239 millions de litres de jus de fruits en 2011, en consommeront en 2016 respectivement 2,8018 milliards de litres, 1,5981 milliard de litres et 324,4 millions de litres. Concernant la consommation par habitant, le niveau de consommation en Algérie était à 55,3 l/hab./an pour 2008 et à 57,4 l/hab./an pour 2011. Selon une étude réalisée pour le compte de l'Apab par les experts du programme EDPME, la place de la filière des boissons dans l'industrie agroalimentaire : la valeur de l'industrie des boissons est à base de consommations intermédiaires qui représentent 61% de la valeur des produits. Ainsi, l'industrie exerce des effets d'entraînement importants sur son amont (service des eaux, matières et consommables et notamment le conditionnement) ; la valeur des produits est tributaire des fluctuations des cours des inputs ; il faut signaler que certains produits comme les eaux embouteillées sont très impactés par l'évolution du cours du PET sur le marché boursier, la dévaluation du dinar a eu aussi des conséquences sur le coût final, vu que les inputs sont presque tous importés. Les produits de la filière boissons sont commercialisés sous près de 300 marques commerciales, essentiellement au niveau des marchés locaux. Il s'agit de marques du terroir connues et des marques de franchise internationale commercialisées ou bientôt mises sur le marché. Mais même si les leaders du marché, membres de l'Apab, se partagent plus de 80% des parts de marché, celui-ci est en voie d'atteindre le degré de concentration observé dans les pays européens, avec des positions dominantes. Au jour d'aujourd'hui, il y a un enjeu par les volumes et les marques de notoriété établie.La filière boissons est parmi les plus dynamiques des filières de l'industrie agroalimentaire en Algérie. La croissance qu'elle connaît, les progrès qu'elle a enregistrés sur le plan de la diversification, de la qualité du packaging et la qualité des produits en font une filière à part. Elle se distingue aussi par la présence d'entreprises "major" et par l'organisation de la profession au sein de l'Association des producteurs algériens des boissons. Le potentiel de croissance du marché national est contrasté, dégageant trois perspectives possibles : Une évolution incertaine pour les filières des boissons alcoolisées, en raison des restrictions imposées par les autorités locales dans l'octroi des agréments et d'un marché à l'export de plus en plus difficile. Un marché proche de la maturité pour les filières des boissons gazeuses ne pouvant être tiré que par l'accroissement démographique. Un marché potentiel élevé pour les filières des jus et des eaux embouteillées. Pour ces filières, les perspectives de développement sont certaines. Ce déterminant doit inciter les entreprises à se développer sur les filières à fort potentiel de croissance. Concernant les nouveautés introduites par cette industrie au cours du Ramadhan 2014, un spécialiste du secteur indique que l'ouverture du marché et l'arrivée de franchises internationales ont impacté fortement la structure de l'industrie des boissons. Certaines entreprises privées ont réussi à se mettre à niveau, en innovant dans la gamme des jus et boissons carbonatées, des parfums souvent adaptés au goût des consommateurs. Que manque-t-il à cette filière pour atteindre un haut degré de professionnalisation ? La réponse pour le même spécialiste est une véritable professionnalisation des acteurs de cette filière en intégrant une politique d'innovation visant à atteindre les plus hauts standards de qualité et de performance. La mondialisation et ses effets, bien que bénéfiques pour tirer cette filière vers le haut, constituent un défi pour tous les acteurs. De même que la création du Cluster Soummam Boisson (Béjaïa-Sétif), en voie de réalisation, favorise la compétitivité de nos entreprises et la mutualisation des moyens. Les standards de qualité prônés par le biais de la mise à niveau sont des passages obligés, sans oublier les investissements dans la ressource humaine compétente et expérimentée pour booster vers le haut le management prospectif et la recherche développement. K. R. (*) Le texte a été écrit sur la base des données de l'association des producteurs de boissons (Apab) Nom Adresse email